Voir glossaire pages 33 à 36 ? Comment la sûreté nucléaire et la radioprotection ont-elles évolué à la suite de l’accident de la centrale nucléaire de Fukushima 28 • Les cahiers Histoire de l’ASN • Novembre 2023 Fukushima, le scénario catastrophe inévitable Quelques jours après l’accident, une mobilisation s’est enclenchée aux niveaux international, européen et national pour en tirer les enseignements. En France, dès l’annonce de la catastrophe de Fukushima, l’ASN a activé son centre d’urgence qui va alors fonctionner 24 h sur 24 et 7 jours sur 7 pendant un mois. Son objectif est double : comprendre les causes de l’accident et informer en continu la population française. «Je suis très fier de ce que l’ASN a fait sur Fukushima. Cela faisait des années que nous nous préparions à gérer une crise majeure, et nous avons été à la hauteur. D’autant plus que l’exploitant était géographiquement éloigné. J’ai tout de suite déclaré l’incident comme étant de niveau 6 sur l’échelle INES – alors que les Japonais le classaient encore à 3 ou à 4 – et mon expertise a été relayée dans les médias et a fait autorité au sein de mes collègues à l’étranger. La confiance que m’ont témoignée mes homologues en ce sens a vraiment été quelque chose de très satisfaisant. J’ajoute que, pour moi, Fukushima est lié à un souvenir, la mission IRRS, qui permet d’évaluer l’infrastructure réglementaire d’un État en matière de sûreté, que j’ai menée pour l’AIEA au Japon en 2007. La mission s’est conclue par un rapport critique, mais pas autant que je ne l’aurais souhaité. Il demandait quand même une refonte en profondeur de l’autorité japonaise compétente en matière de sûreté nucléaire. Les Japonais n’ont jamais demandé la mission de follow-up (mission de suivi) des suites données au rapport. J’ai su que le gouvernement japonais lui-même avait décidé de ne pas donner suite au rapport.» André-Claude Lacoste Président de l’ASN de 2006 à 2012 Mise en place d’un « noyau dur » opérationnel Il s’agit de mettre en place de nouveaux équipements pour que les installations nucléaires puissent faire face à des situations dégradées et être autonome pendant plusieurs jours. Le «noyau dur» est une avancée notable, spécifiquement française, qui doit permettre d’assurer les fonctions essentielles de sûreté des réacteurs et des piscines d’entreposage du combustible, en cas d’agression extrême supérieure à celle prise en compte lors de la conception de la centrale: séisme, inondation (dont les pluies de forte intensité), vents, foudre, grêle et tornades. Ce « noyau dur », qui a pour objectif de prévenir un accident avec fusion du combustible et de limiter les rejets massifs et les effets durables dans l’environnement, sera mis en service dans le cadre des améliorations de la sûreté liées à la poursuite de fonctionnement au-delà de 40 ans des réacteurs de 900MWe et de 1300MWe et au-delà de 30 ans des réacteurs de 1 450 MWe. Certains de ces dispositifs sont déjà en place, tel le groupe électrogène d’ultime secours. 1 500 sollicitations médiatiques 36 communiqués de presse 17 points presse (entre le 12 mars et le 4 avril 2011) 700 000 connexions au site Internet de l’ASN
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