Recommandations pour la gestion post-accidentelle d’un accident nucléaire 75 À l’inverse, il est possible que certains des territoires de la zone d’éloignement sortent de ce périmètre et prennent le statut du reste de la zone d’interdiction de consommation ou de la zone de contrôle avant commercialisation. Dans un tel cas, le retour de la population dans ces territoires est envisageable et peut être préparé en concertation avec les parties concernées. Cette préparation comprend notamment les actions suivantes : le lancement de travaux de réduction de la contamination, s’ils s’avèrent encore efficaces ; la remise en route des services de l’État et de l’ensemble des infrastructures ; la mise en place d’un accompagnement et d’une information des personnes concernées afin de les sensibiliser aux bonnes pratiques de la vie en territoire contaminé, surtout si elles ont été temporairement relogées loin de la zone d’éloignement. Le retour dans la zone d’éloignement n’est a priori pas envisagé tant que la dose efficace hors ingestion dans les territoires concernés sur douze mois consécutifs reste de l’ordre de 20 mSv/an ou plus. Les territoires de la zone d’interdiction de consommation où les estimations d’évolution prévisionnelle du critère d’établissement de cette zone deviennent inférieures aux valeurs guides ont vocation à être libéré de ces restrictions. En zone de contrôle avant commercialisation, les filières de production sont progressivement libérées des contrôles systématiques avant mise sur le marché. Toutefois, en fonction de la saison, de nouvelles productions agricoles concernées par d’éventuels contrôles avant commercialisation peuvent apparaître. La gestion par filière permet de libérer progressivement certaines filières de production agricole tout en maintenant un contrôle sur les filières les plus sensibles. A.2. Réexaminer les restrictions d’accès aux massifs forestiers et aux espaces verts et planifier la gestion de l’écosystème forestier L’interdiction d’accès du public aux zones forestières ou aux espaces verts, mise en œuvre dès la phase d’urgence, est maintenue en période de long terme. En raison des caractéristiques et de la persistance de la contamination des forêts, le périmètre des massifs forestiers concernés par des restrictions en période de long terme est à conforter précisément par des mesures radiologiques. Par ailleurs, la durée des restrictions peut être plus longue dans ces espaces que dans le reste des territoires. Malgré ces interdictions d’accès, il est particulièrement important de maintenir la gestion de l’écosystème forestier. Ainsi, des interventions ponctuelles pour réguler la population d’animaux sauvages et prévenir les risques d’incendie (variables en fonction de la saison) sont menées. Il est important de tenir compte de l’effet psycho-social de cette disposition, en particulier dans les régions où la forêt est une ressource pour certaines activités économiques, mais également une zone de loisirs, un « poumon vert » accessible au public.
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