Contrôle n°201
DÉCEMBRE 2016 | N° 201 | CONTRÔLE 51 Contrôle : dans le département des Alpes-Maritimes vous ne disposez pas d’installation nucléaire, pourquoi avez-vous décidé de réaliser un exercice nucléaire ? SIDPC: le département des Alpes-Maritimes est un département soumis au risque nucléaire. En effet, même si nous ne dispo- sons pas d’installation nucléaire, nous avons régulièrement des transports de matières dangereuses qui circulent sur l’arc méditer- ranéen. Ensuite, cet exercice s’inscrit dans notre cycle annuel d’exercices qui permet à tous les acteurs de la gestion des crises de tester les dispositifs, acquérir des réflexes et renforcer la culture de sécurité civile. BCIRP: la communication a fait partie inté- grante de l’exercice car elle constitue un volet essentiel de la gestion des crises depuis la préparation de l’exercice jusqu’à son déroule- ment. Dans le cas de cet exercice, la commu- nication externe n’a pas été jouée, l’objectif était de se confronter pour la première fois à une pression médiatique simulée. Quel a été votre modus operandi ? SIDPC : comme pour chaque exercice, dif- férentes réunions préparatoires se sont tenues à la préfecture. Elles ont permis de mieux connaître nos interlocuteurs (ASN, IRSN…) et d’améliorer le centre opérationnel départemental (COD) avec la mise en place d’un système d’audio- conférences. L’exercice prévoyait aussi une réunion de sensibilisation au risque nucléaire, elle a contribué à une prise de conscience plus large des acteurs dépar- tementaux autour des enjeux liés à ce domaine qui revêt des aspects média- tiques particulièrement importants. BCIRP : en matière de communication, l’exercice a permis de tester nos outils face à une pression médiatique simulée avec la gestion des réseaux sociaux et l’adaptation de la réponse en temps réel. Il a permis également de « confronter » la communi- cation technique et opérationnelle (ASN/ IRSN/préfecture). Quels enseignements tirez-vous de l’exercice ? SIDPC : l’ exercice a prévu un retour d’ex- périence. Cette démarche, essentielle dans la gestion de crises, permet de dresser des constats sur les points posi- tifs et perfectibles de chaque service et s’inscrit dans le cadre d’une amélioration continue de nos outils et planifications. Chaque expérience liée à un exercice nous permet de mieux appréhender la crise réelle. BCIRP : l’exercice a souligné l’importance de prévoir un binôme de communicants à la préfecture et de disposer d’une place permanente au COD. Il a aussi participé à comprendre davantage la frontière entre communication grand public et commu- nication spécialisée. De façon générale, cet exercice a permis de mieux appréhender une matière assez technique dans la prise de décision. EXERCICE TMR 2016 : LE REGARD D’UNE PRÉFECTURE Le 31 mai 2016, la préfecture des Alpes-Maritimes a participé à un exercice de crise simulant un accident lors d’un transport de substances radioactives. L’ occasion pour ce département qui ne dispose pas d’installation nucléaire de se confronter aux problématiques spécifiques de la gestion de crise dans le domaine nucléaire. Entretien avec les responsables de deux services préfectoraux impliqués dans la réalisation de cet exercice : le Service interministériel de défense et de protection civiles (SIDPC) et le Bureau de la communication interministérielle et des relations publiques (BCIRP). Pendant l’exercice de crise, la salle de situation au centre opérationnel départemental. DGSCGC et de la préfecture. L’objectif de cette deuxième journée est de prioriser la mise en œuvre concrète des actions de pro- tection des populations: l’évacuation, la communication vers la population, les res- trictions de consommation ou de commer- cialisation à mettre en place, etc. Préparer « sur table » une évacuation, une mise à l’abri, prévoir l’hébergement des popu- lations déplacées, leur transport, est un travail énorme, qui nécessite parfois de mettre en relation des communes distantes de plusieurs dizaines de kilomètres. C’est une dynamique particulière, à laquelle il faut s’entraîner. D’autres sujets spécifiques sur lesquels il est nécessaire de mieux se préparer ou de se préparer différemment ont été iden- tifiés, comme les accidents de transport – un scénario sur ce thème a été testé en 2016 – ou des accidents impactant un ou plusieurs départements n’ayant pas d’installations nucléaires sur leur territoire et qui ne connaissent pas les spécificités et les acteurs du domaine nucléaire. En 2017, des actions seront engagées sur ce point. Dans le cadre de la déclinaison du Plan national de réponse à un accident nucléaire ou radiologique majeur, un exercice qui engage une préfecture de zone et l’ensemble des départements qui la composent est envi- sagé, que ces départements abritent ou non des installations nucléaires.
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