Projet de position sur les orientations de la phase générique des cinquièmes réexamens périodiques des réacteurs de 900 MWe exploités par EDF

Les réexamens périodiques de sûreté permettent de faire évoluer le niveau de sûreté des centrales nucléaires. Les nombreux contrôles menés mais aussi les modifications réalisées concourent à renforcer le niveau d'exploitation au quotidien. La prise en compte des évolutions climatiques lors des prochaines visites décennales accentue ce niveau de maîtrise. Enfin, la poursuite de l'exploitation des centrales 900 MW s'inscrit dans ce contexte d'évolution de la consommation en soutien des futurs projets EPR 2.

La priorité absolue dans le domaine de l'environnement est de lutter contre le réchauffement climatique.

Poursuivre la production d'électricité nucléaire est une nécessité car elle permet de réduire drastiquement les émissions de CO2.

Celà impose à l'exploitant de respecter les conditions permettant de poursuivre le fonctionnement pendant les 10 années à suivre aux meilleurs standards de sûreté , en toute sécurité et en maitrisant le vieillissement des installations.

C'est l'objet des VD5 qui sont donc indispensables dans ce contexte.

Je suis très favorable au prolongement de la vie des centrales nucléaires 900 MW en s’appuyant sur les cycles de 10 ans.

D’une part, parce que leur production d’électricité décarbonée nous permet de contribuer à réduire les rejets de CO2 dans l’atmosphère et d’atteindre ainsi les objectifs climatiques.

Et d’autre part, la France pourra améliorer son indépendance énergétique et sa balance commerciale (export d’électricité) tout en accompagnant la réindustrialisation indispensable du pays.

Les modifications majeures réalisées sur les unités de production lors des VD4 ont déjà permis d’améliorer de façon notable le niveau de sûreté des installations

En VD5, l’exploitant prévoit un réexamen complet de l’installation ainsi que la vérification du caractère opérationnel des modifications sous le contrôle exigeant de l’ASN

Pour ces raisons, je formule un avis très favorable aux orientations proposées

Ces réexamens périodique font partie des fondamentaux de la surveillance de la sûreté des réacteurs nucléaire effectuée par l'ASN. Alors, pas de problème pour moi, d'autant plus que l'objectif de 50 ans n'est pas une première mondiale, et loin de là. Je fais entièrement confiance à l'ASN pour mener à bien son travail et éclairer ainsi les décideurs politiques. Conserver en fonctionnement des réacteurs s'ils sont jugés sûrs par l'ASN sera, de loin, l'option la plus économique pour maintenir la capacité nationale à couvrir ses besoins futurs en électricité.

Les réexamens de sûreté sont toujours source d'améliorations et d'anticipations sur les dix années à venir. Aussi je suis confiant quant aux modifications qui seront mises en œuvre pour se préparer au réchauffement climatiques avec ses conséquences sur le fonctionnement à des températures ambiantes plus élevées et une gestion améliorer des sources de refroidissement .

Il vaut mieux ainsi prolonger le fonctionnement de nos réacteurs plutôt qu'importer de l'électricité issue de sources énergétiques non décarbonées.

Le niveau de sûreté des réacteurs 900 MW a à nouveau été fortement augmenté lors des VD4 900 et de leurs travaux associés, rapprochant leur niveau de sûreté très près de celui de l’EPR de génération 3. La quasi-totalité des améliorations possibles sur des réacteurs existants a ainsi été intégrée.

Il est dans ces conditions cohérent et pertinent de faire essentiellement porter le 5ème Réexamen Périodique du palier 900 MWe sur la prise en compte des conséquences du réchauffement et du dérèglement climatique sur les installations, avec par exemple la prise en compte de températures extrêmes.

On ne peut donc qu’approuver cette orientation générale.

Mon avis est très favorable pour les éléments suivants :



1 Les quatrièmes visites décennales ont permis d'améliorer le référentiel de sûreté des réacteurs de 900 MW et de le rapprocher des réacteurs les plus récents (EPR / EPR2).

Plus de 200 modifications / améliorations ont été apportées aux installations.

En plus une intégration du retour d’expérience de Fukushima pour mieux maîtriser les risques liés aux accidents potentiels a été effectuée.



2 Le réexamen de sûreté VD5 intégre ce qui est réalisé tous les 10 ans a savoir:

- Contrôle de conformité des installations et du vieillissement dans le temps des matériels.

- Contrôle de la qualification des matériels aux conditions accidentelles.

- II y a été rajouté le séisme du Teil en tant que retour d'expérience.



3 Les cinquième visites décennales seront centrées sur les effets du changement climatique tels que précisé ci-après:

- Prise en compte des agressions externes liées à l’évolution du climat et comme hypothèse une canicule de 50°C ce qui selon le GIEC ne pourrait arriver qu’en 2050.

- Un plan de réduction de consommation d’eau et amélioration continue de la maîtrise des rejets dans l’eau.

- Mise en place d’une veille climatique entre deux examens décennaux.







Finalement la phase générique des cinquièmes réexamens périodiques des réacteurs (VD5) de 900 MWe exploités par EDF est conforme aux orientations futures de la France.



Une volonté de prolonger les réacteurs actuels.

Des besoins grandissant en électricité décarbonée avec la réduction et remplacement des consommation fossiles par un élargissement des usages électriques.

Les réacteurs actuels sont sûrs et bien entretenus, les VD4 n’ont montré aucun signe potentiel de fin de vie.

Ces réacteurs peuvent être exploités plus longtemps à l'instar de nombreux autres pays (US, AF…) qui les prolongent à 60 ans voire 80 ans.

Ceci sans effectuer de réexamens aussi fréquents et approfondis ni de significatives modifications comme nous le faisons en France. Pourquoi seraient-ils moins bons que nous?

Pour terminer j’ai entière confiance en L’ASNR pour jouer son rôle régulateur parmi les plus exigeantes des autorités de sûreté mondiaux.

Deux raisons majeures

1- La difficulté d'apprécier l'état réel de l'intérieur de la cuve et celui des installations environnantes (tuyauteries notamment) inaccessibles et qui ne repose donc que sur les seules appréciations « externes »

2 - La rapidité des bouleversements climatiques et surtout leur intensité imprévisible tels des inondations (l'exemple de l'Espagne fin octobre 2024) pouvant noyer les réacteurs dans des délais très rapides sans pouvoir intervenir. L'éventualité de canicules de long terme empêchant de refroidir les réacteurs peut quant à elle conduire à leur arrêt pur et simple.

Le renforcement des contrôles de conformité proposés par EDF resteront théoriques face à ces deux constats malgré la proposition d'inclure « les évolutions de connaissances, les évolutions d’exigences, les critères opérationnels qui n’ont jamais fait l’objet de contrôles... »

L'ensemble des mesures et modifications apportées lors des VD4 certes très importantes ne garantissent pas la sûreté d'un matériel présenté comme devant durer 40 ans maximum et qui est prolongé pour répondre à un manque d'anticipation d'une programmation pluriannuelle de l'énergie de long terme spécifique s'agissant d'équipements aussi importants.