Consultation du public sur les conditions de la poursuite de fonctionnement des réacteurs de 900 MWe au-delà de 40 ans

Au-delà des discussions stériles des "anti-nucléaires primaires" déclarant que:
- "le nucléaire est dangereux et il faut arrêter", mais si l'on suit leur raisonnement il est aussi urgent d'interdire de circuler en voiture (trop d'accidents!)
- "les déchets sont volumineux et dangereux":, alors que ces déchets "radioactifs" correspondent à 2kg/habitant/an (dont seulement 20g de Haute activité -Projet CIGEO) à comparer aux plus de 3000kg/habitant /an, dont p100kg de déchets dangereux (métaux lourds, etc. à vie infinie!)
- "les investissements pour sécuriser et prolonger les centrales sont importants" alors que leur valeur reste faible en regard des sommes attribuées aux renouvelables, éolien notamment dont la production est faible est "intermittente".
j'estime qu'il faudrait tout d'abord redescendre les pieds sur terre et faire une analyse en toute objectivité, ce que sait faire l'ASN, et très peu les politiques, sans parles de EELV (!)

En ce qui concerne nos centrales nucléaires, en premier lieu le Palier 900MW, celles-ci ont été conçues (dès 1971!) pour;
- une durée de vie d'au moins 40 ans, basée sur un nombre de cycles (ce qui es tla raison principale du vieillissement par fatigue) très élevé et loin d'être atteint à ce jour, après 40ans de fonctionnement;
- une tenue au séisme de niveaux "opérationnel" et "de sécurité" (double du précédent). Ces calculs ont été effectués dès la conception de .... Fessenheim et améliorés depuis, et revus suite à Fukushima, sous le contrôle de l'organisme indépendant qu'est l'ASN.
Les travaux dits de "grand carénage" ont été faits pour se prémunir d'accidents complémentaires tels que mes risques d'inondation (bien qu'un tsunami soit très peu probable en Fance!) et assurer la continuité de l'alimentation en électricité.

Dans le monde un certain nombre de centrales ont vu leur durée de vie prolongée à 60 ans, voire même 80 ans dans un cas. Ces pays sont-ils inconscients? Je ne le crois pas.

Nos centrales (REP) sont parmi les plus sûres, les accidents auxquels il est souvent fait référence concernent des RBMK (Tchernobyle:sans enceinte de confinement) ou BWR (Fukushima où seul le tsunami a eu raison de la centrale). Il faudrait aussi invoquer l'accident de TMI (Three Miles Island) en mars 1979) sur un PWR (REP) qui n'a eu aucune conséquence environnementale (ni pour les personnes) bien que le coeur ait "fondu"!

Par ailleurs le nucléaire produit en France une électricité décarbonée, ce qui va dans le sens de la lutte contre le "réchauffement climatique" et dont le suivi est "pilotable".
Il est illusoire dans les prochaines décennies de vouloir se baser totalement sur un "renouvelable" non pilotable (on subi le vent!) et "intermittent", encore moins sur un stockage en quantité suffisante, les batteries n'assure qu'un stockage très marginal, et seules les STEP (sous forme de retenue hydraulique) remplissent en partie cette mission, mais leur extension ne peut s'envisager (impossibilité de créer de nouvelles retenues sans ZAD!)
Notre sécurité d'alimentation, à laquelle nous tenons, est basée sur le nucléaire non émetteur de GES et la nécessité de poursuivre l'exploitation au-delà de 40 ans est indéniable, avec la supervision de l'ASN, indépendante des opinions politique (EELV et autres), au moins jusqu'au remplacement par de nouvelles tranches EPR (ou SMR à l'avenir), voire comme en Russie et en Chine, en envisageant des centrales de IVème Génération (retour à SPX!)

Quand vous consultez votre docteur et qu'il vous dit d'arrêter de fumer ou/et de boire ou/et de surconsommer des aliments trop gras, trop sucrés, trop salés, ce n'est pas une opinion. Il faut lui obéir, dans votre intérêt. On peut toujours aller consulter un autre docteur, mais il vous dira la même chose.
Anti-cigarette, anti-cigare, anti-alcool, anti-sucre, pro-sucre, pro-cigare, pro-tabac, ça ne veut rien dire. La question est comment se sortir d'une addiction toxique. Qu'est-ce qui dans le tabac, cigarette, cigare, donne le cancer du poumon (le goudron, le composés polycycliques aromatiques) ? Comment éviter la cirrhose du foie ? Comment sauver la vie de son patient ?
La conclusion est sans appel et ce n'est pas une opinion : abstinence absolue de toute addiction toxique. Les sources d'énergie de stock fossiles (pétrole, charbon, gaz naturel) et fissiles (uranium) sont des addictions toxiques. Et lorsque le patient superpose plusieurs addictions toxiques, son pronostic est plus sévère et ses chances de survie diminuent très rapidement (ce n'est pas une opinion mais une certitude scientifique).

Sur les installations industrielles, (ou autre,) l'arrêt se produit lorsque qu’une des conditions est rencontrée
-disparition du besoin (plus de client, plus de production, donc fermeture)
-perte de rentabilité (les conditions économiques ont changé, notamment la concurrence de nouvelles installations)
-fiabilité insuffisante
Liste non limitative, mais beaucoup d'item sont en fait des sous-item des éléments ci-dessus

Pour une centrale nucléaire, le point fiabilité est le point principal, et le sous-item sécurité en est l'élément qui pèse le plus lourd.
Et le problème est, vu le nombre de tentacules de la loi de Murphy, de ne rater aucun tentacule

Il y a quelques décennies j'avais vu passer un schéma qui était simple et clair
-fiabilité suffisante, on continue
-fiabilité insuffisante, refaire la conception
-fiabilité dépendant du temps, avoir une maintenance

Et la fiabilité demandée augmente avec le temps, (on tolère de moins en moins les imprévus et incidents) et le nucléaire est particulièrement concerné
Si la fiabilité demandée augmente, la conception est reprise, ce qu'on appellera une modification

Dossier d'une épaisseur et d'une complexité "costaud" qui ne peut faire l'objet que d'un travail d'équipe, il y a des gens pour ça, et ce sont des fonctionnaires, c'est à dire des salariés des citoyens.

Et d'ailleurs ce n'est pas l'objet de cette consultation qui traite des "conditions de la poursuite de fonctionnement des réacteurs de 900 MWe au-delà de 40 ans"

Mes conditions sont très simples : que des gens compétents traitent ce dossier avec sérieux.

Ce qui m’inquiète après balayage de cette consultation qui est en fait un blog, est que s'en dégage sur beaucoup de billets
-une impression de peur
-et surtout le niveau de peur quasi panique avec des textes très péremptoires et sans contenu vérifiable.
-accompagné par des textes relativement anxiogènes, qui m'apparaissent comme étant de la diabolisation
-un peu de théorie du complot pour compléter

J'ai l’impression d'être en présence d'un quelque chose dans les comportement humains, qui se rattache à la diabolisation, aux procès en sorcellerie, à cette montée des "mots interdits" par le "politiquement correct" (un petit pèle-mêle : noir, détail, diesel, pesticide ... ) qui peut déboucher (et l'histoire montre que ça s'est déjà produit) sur pas mal d'horreurs que, bien entendu, personne de revendiquera après coup.

Là aussi, il y a longtemps, j'avais entendu Paul-Emile Victor, qui était alors un vieux Monsieur très respecté qui marchait avec deux cannes répondre (transcrit de mémoire)
"Bien sur que je suis écologiste, mais attention, il y a dans l'écologie un courant qui dit qu'au dessus d'environ 500 Millions d'humains, nous sommes trop nombreux sur cette terre, et qu'il faut réduire cela et laisser faire les guerres et les épidémies, je ne fais pas partie de ces gens là"

Et comme ça fait longtemps que je ne fais plus partie des perdreaux de l'année, je ferai remarquer les "diverses associations de défense" ont besoin de collecter des fonds pour couvrir leurs charges de structure, et notamment la rémunération de leurs dirigeants, et qu'un discours anxiogène peut faciliter les choses.
La main sur le cœur et la pureté des intentions, au bénéfice du doute, mais ce qu'avait dit Vespasien "L'argent n'a pas d'odeur" reste valable.
Et bien entendu, ne pas accepter d'argent de n'importe qui, surtout pas des producteurs de CO2, ni directement, ni indirectement, et transparence sur ce point.

Un dernier détail, l'arrêt de Fessenheim a fait disparaître 1800MW, donc quelque part en Europe, d'autres centrales ont pris le relais pour un total de 1800MW avec les émissions de CO2 correspondantes, quelque chose comme 2,5 Millions de t par an

Comme on dit habituellement face à un résultat "ambigu", l'histoire jugera.

Donc qui permet de faire le tri entre une opinion qui cherche à mentir (pour servir un intérêt privé) et une opinion qui cherche à dire la vérité (pour servir l'intérêt général). Et ça passe par la sémantique (que l'on peut définir comme une science) pour décortiquer et décoder les mots utilisés dans une propagande afin de lutter contre la manipulation psychologique du public visé (par exemple : pilotable, déchet, pronucléaire, antinucléaire, cycle du combustible, gestion, décarboné, sûr, pas cher signifient en réalité soit le contraire, soit rien du tout).

Plutôt que de dépenser des sommes importantes dans l’amélioration d’installations nucléaires anciennes, il serait préférable de les investir dans le développement des énergies renouvelables ainsi que dans des travaux d’isolation des bâtiments d’habitation, ce qui permettrait également de diminuer notre facture énergétique. Pour cette raison je suis opposé au prolongement de la durée de vie des réacteurs nucléaires au-delà de 40 ans.