Gestion des conséquences de long-terme d’un accident nucléaire : le Codirpa publie ses dernières recommandations au gouvernement

Publié le 07/10/2022 à 11:45

Note d'information

Afin de consolider la stratégie nationale de gestion des conséquences de long-terme d’un accident nucléaire, le Premier ministre a chargé, en 2005, un comité pluraliste, le Codirpa (Comité directeur pour la gestion post-accidentelle d’un accident nucléaire), de faire des propositions au gouvernement.
Piloté par l’ASN, ce comité inclut notamment des experts techniques, des représentants des services de l’Etat, des membres des CLI et de l’ANCCLI, des associations et des élus.

A la suite de la publication des premières recommandations en 2012, le Codirpa a poursuivi ses travaux pour tirer les enseignements de l’accident de Fukushima et des exercices de crise nationaux, pour intégrer les dernières avancées scientifiques et techniques en matière de mesures et de modélisation de la dispersion de la radioactivité dans l’environnement et également pour prendre en compte les évolutions règlementaires nationales et internationales.

Une nouvelle doctrine post-accidentelle

Les nouvelles recommandations du Codirpa pour la gestion des situations post-accidentelles ont été rassemblées dans un guide. Proposées au gouvernement en 2021 qui en a accepté les principes, elles ont vocation à alimenter les prochaines évolutions de la planification de crise nationale.

Les principales évolutions portent sur la stratégie de protection de la population vis-à-vis de la contamination environnementale, enrichie pour mieux prendre en compte les risques liés à l’ingestion de denrées contaminées et rendue plus lisible et opérationnelle, avec une approche graduée de la protection de la population. Une synthèse des nouveaux principes de zonage de protection est disponible dans un livret.

Ces recommandations ont été testées lors d’exercices de crise et intègrent des propositions des panels de citoyens conduits en 2021 et 2022 autour de quatre sites nucléaires avec l’appui de l’ANCCLI et des CLI de Golfech, du Tricastin, de Paluel-Penly et de Dampierre-en-Burly.

L’information des publics, une priorité

Parallèlement, le Codirpa a poursuivi le travail de production de guides et outils d’information, permettant de mieux préparer la gestion d’une telle situation et de renforcer la culture de radioprotection des personnes situées autour des installations nucléaires. Après le site internet www.post-accident-nucleaire.fr, mis en ligne au début de l’année 2020, et qui propose des informations par catégorie de population (élus locaux, éducation nationale, personnel de santé, acteurs économiques, membres d’association), un Guide pour les habitants d’un territoire contaminé par un accident nucléaire a été publié en juin 2020. Ce guide a été utilisé à différentes occasions (réunions de CLI, exercices nationaux, rencontres avec le public) pour renforcer la sensibilisation au risque nucléaire.

Pour permettre aux professionnels de santé de répondre aux questions que leur poserait leur patientèle à la suite d’un accident nucléaire, un Guide questions-réponses pour les professionnels de santé a également été publié en début d’année 2022. Ce guide a inauguré une nouvelle méthode de travail pour les groupes de travail du Codirpa, consistant à identifier les attentes du public visé puis à créer des contenus correspondants. Ainsi, les 200 questions rassemblées dans ce guide ont été proposées par des professionnels de santé exerçant dans les environs de la centrale nucléaire de Civaux, et les réponses ont ensuite été proposées par un groupe d’une dizaine d’experts.

Ces travaux de sensibilisation et de préparation des parties prenantes locales s’inscrivent dans les objectifs du Codirpa de diffusion d’une culture de sécurité et de radioprotection autour des installations nucléaires. A cet égard, plusieurs membres du Codirpa seront mobilisés lors de la journée nationale de la résilience du 13 octobre 2022.

Pour en savoir plus :

 

Post-accident

Le retour d’expérience des accidents de Tchernobyl et de Fukushima montre que, si des accidents avec des rejets significatifs sont rares, des territoires importants peuvent être contaminés, affectant la vie de la population de façon très importante et pour une longue période. Ainsi, ces deux accidents ont notamment conduit à la fermeture de territoires au public, à des éloignements de populations, des restrictions des activités agricoles et de la consommation des denrées issues de l’environnement pendant plusieurs années ou dizaines d’années. La planification post-accidentelle vise à permettre, suite à un accident nucléaire, de protéger la population sur le long terme et de favoriser les conditions d’un redémarrage de la vie économique et sociale au sein des territoires touchés.

Date de la dernière mise à jour : 07/10/2022