Contamination d’un professionnel du service de médecine nucléaire lors de la mise en œuvre d’un examen de scintigraphie pulmonaire par inhalation
Le 25 juillet 2024, la SELARL d’imagerie métabolique 1450 a déclaré à l’ASN un incident concernant la contamination d’un professionnel du service de médecine nucléaire de la polyclinique du Parc située à Caen (14) lors de la mise en œuvre d’un examen de scintigraphie pulmonaire par inhalation.
La scintigraphie pulmonaire par inhalation est une technique d’imagerie qui consiste à administrer au patient un médicament radiopharmaceutique par voie respiratoire sous forme d’aérosols marqués au technécium-99m (99mTc), qui se diffuse dans les poumons afin de vérifier, notamment, la capacité pulmonaire du patient. Un détecteur, appelé caméra à scintillation ou gamma‑caméra, couplé à un système d’acquisition et d’analyse par ordinateur, permet ensuite d’obtenir des images du fonctionnement des poumons.
Le 24 juillet 2024, lors de la préparation d’un examen de scintigraphie pulmonaire par inhalation, le système permettant de générer les aérosols marqués au 99mTc a éclaté, projetant ainsi du 99mTc sur le manipulateur qui était en train de préparer l’examen. Le patient concerné par l’examen n’a pas été reçu de projections. Le professionnel, avec l’aide du conseiller en radioprotection, a fait le nécessaire pour se décontaminer au plus vite, notamment au moyen d’une douche. La salle d’examen a été confinée le temps de la décroissance du 99mTc qui a une période radioactive d’environ 6h, et le matériel n’a plus été utilisé en attendant une expertise. Les investigations menées par le conseiller en radioprotection ont confirmé l’absence d’une éventuelle contamination interne du manipulateur.
L’évaluation dosimétrique qui a été réalisée par un prestataire externe à l’établissement à partir des hypothèses les plus pénalisantes, et communiquée à l’ASN le 27 novembre 2024, conclut à une exposition supérieure au quart de la valeur limite d’exposition annuelle à la peau pour un travailleur, sans dépasser cette limite qui est de 500 mSv sur douze mois consécutifs en dose équivalente.
Considérant le dépassement, lors d’une unique exposition, du quart de la valeur limite d’exposition, l’ASN classe cet événement au niveau 1 de l’échelle INES (échelle internationale des événements nucléaires et radiologiques, graduée de 0 à 7 par ordre croissant de gravité).
L’ASN vérifiera, après réception du compte rendu d’analyse de l’évènement, que l’ensemble des causes permettant de déterminer l’origine de l’explosion ont été investiguées, et que les enseignements ont été tirés afin d’éviter qu’un tel dysfonctionnement ne se reproduise à l’avenir.
Date de la dernière mise à jour : 30/12/2024
Classement de l’incident (INES)
Niveau 1
Anomalie