Incident de gammagraphie sur le terminal méthanier de Dunkerque

Publié le 29/10/2014

CEP Industrie – Groupe VERITAS 59279 Loon-Plage

L’Autorité de sûreté nucléaire (ASN) a été informée le 23 septembre 2014 d'un incident impliquant l’utilisation d’un gammagraphe (appareil utilisé pour des contrôles radiographiques dans l’industrie) sur le chantier de construction du terminal méthanier de Dunkerque (59).

Dans la nuit du 22 au 23 septembre 2014, deux opérateurs de la société CEP Industrie effectuaient des contrôles radiographiques au niveau du toit d'un réservoir de stockage de gaz du futur terminal méthanier avec un gammagraphe de type GAM 120, équipé d’une source radioactive d’iridium 192 de 1,58 térabecquerel.

A la fin d'une série de contrôles, les opérateurs ont procédé au retour de la source en position de sécurité afin de pouvoir manipuler l’appareil et le changer d'emplacement pour les contrôles radiographiques suivants. Après avoir déconnecté la gaine d'éjection du projecteur et verrouillé l’appareil, l'un des opérateurs a constaté une anomalie en entendant l’alarme de son dosimètre opérationnel[1]. Le second opérateur a alors procédé à des mesures de débit d’équivalent de dose qui ont mis en évidence une valeur anormalement élevée à l’avant du gammagraphe, signe que la source n’était pas en position de sécurité. Les intervenants ont voulu sécuriser la zone et ont déplacé le gammagraphe derrière un pilier en béton, sur un matelas de plomb et ont déposé une protection plombée sur l’appareil. Ils ont ensuite condamné les accès au réservoir.

Le jeudi 25 septembre 2014, l’ASN a mené une inspection sur le site afin notamment de mieux comprendre les conditions de mise en place du périmètre de sécurité autour de l’appareil.

L’ASN considère que le contrôle de la position de la source, qui doit être mené avant toute opération sur l’appareil, aurait dû mettre en évidence l’anomalie et éviter la déconnexion des accessoires et le verrouillage de l’appareil. L’ASN estime également qu'en l'absence d’analyse de risques et d’estimation dosimétrique prévisionnelle concernant les manipulations réalisées après la mise en évidence de l’anomalie, aucune action n'aurait dû être réalisée. Ces opérations peuvent en effet d’une part, être susceptibles d’engendrer une exposition des opérateurs notamment au niveau des mains et d’autre part, constituer des obstacles supplémentaires pour mener les opérations ultérieures de récupération de la source.

L’ASN a demandé que les actions permettant un retour à une situation normale soient définies en concertation avec des entreprises spécialisées. Ces opérations ont été menées par la société Cegelec, fournisseur de l’appareil, le 01er octobre 2014, en fin de journée.

Cet événement n’a engendré aucune exposition anormale des travailleurs et du public. En raison des pratiques observées, contraires aux règles de radioprotection, l’ASN a classé cet événement au niveau 1 de l’échelle INES, qui en compte 8 (gradués de 0 à 7 par ordre croissant de gravité).

Les activités de radiologie industrielle sont des activités à fort enjeu de radioprotection pour les travailleurs et constituent une priorité d’inspection pour l’ASN, avec plus de 100 inspections réalisées par an dans ce domaine, y compris des inspections inopinées, de nuit, sur chantiers.

[1] La dosimétrie opérationnelle consiste en une mesure en temps réel de l'exposition externe à l'aide d'un dosimètre individuel opérationnel

Date de la dernière mise à jour : 03/09/2021

Classement de l’incident (INES)

Niveau 1

Anomalie