Rapport de l'ASN 2023

MAINTENIR UN HAUT NIVEAU DE CONTRÔLE Les équipes de l’ASN sont restées, tout au long de l’année 2023, entièrement mobilisées sur leurs missions de protection des personnes et de l’environ‑ nement. Elles ont maintenu tant le niveau d’exigence que le niveau de contrôle, tout en adaptant les prio‑ rités. En effet, l’ASN identifie et réévalue ses priorités de contrôle à l’aune des enjeux définis d’une part par les risques intrinsèques que présentent les activités nucléaires pour les personnes et l’environnement, et d’autre part par le comportement des responsables d’activité, en particulier par les moyens qu’ils mettent en œuvre pour maîtriser ces risques. L’exemple qui suit illustre ce point. Le contexte actuel de l’industrie nucléaire est caracté‑ risé par des tensions sur les marchés de l’énergie, par la nécessité d’investissements dans les infrastructures et donc de financements massifs et par le fait que le secteur nucléaire doit encore consolider sa capacité à soutenir la relance souhaitée. Ce contexte consti‑ tue un défi pour les exploitants et les industriels, et fait peser un risque accru sur la qualité de réalisation des projets. Le retour d’expérience de la construction de l’EPR de Flamanville a d’ailleurs mis en lumière ces enjeux de qualité de réalisation. Pour prendre en compte cette situation, l’ASN a renforcé ces dernières années le contrôle qu’elle exerce sur la chaîne d’ap‑ provisionnement des matériels destinés aux installa‑ tions nucléaires : 53 inspections ont ainsi été réalisées sur cette thématique en 2023. Ces contrôles s’amplifie‑ ront dans les années à venir, en lien avec le développe‑ ment des nouveaux projets nucléaires. FAIRE FACE À UNE CHARGE DE TRAVAIL EN CROISSANCE La relance du nucléaire se traduit par un accroisse‑ ment du nombre de projets nouveaux sur lesquels l’ASN doit prendre position, avec l’appui de l’IRSN, et par l’apparition de nouveaux acteurs. L’instruction des demandes d’autorisation de création des trois paires d’EPR 2 prévues à Penly, à Gravelines et au Bugey, le contrôle de la fabrication de leurs gros composants (cuve, générateurs de vapeur, tuyauteries, etc.) puis le contrôle des chantiers correspondants vont ainsi pro‑ gressivement accroître la charge de travail de l’ASN dans les années à venir. S’y ajouteront les projets de remplacement ou d’extension des usines de fabri‑ cation et de retraitement du combustible, ainsi que les questions techniques soulevées par la poursuite de fonctionnement des installations existantes et les réexamens de sûreté associés. Enfin, le dialogue tech‑ nique avec les porteurs de projets des AMR, incluant pour certains des projets d’usines dédiées à leur com‑ bustible, prend de l’ampleur, et continuera de monter en puissance dans les années à venir, nécessitant d’y consacrer beaucoup plus de ressources qu’aujourd’hui. • 03 • Éditorial du directeur général Rapport de l’ASN sur l’état de la sûreté nucléaire et de la radioprotection en France en 2023 9 Olivier GUPTA

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