Rapport de l'ASN 2023

CENTRALE NUCLÉAIRE DE CHOOZ La centrale nucléaire de Chooz est exploitée par EDF dans le département des Ardennes, sur le territoire de la commune de Chooz, à 60 km au nord de Charleville‑Mézières. Le site est constitué de la centrale nucléaire des Ardennes, dite «Chooz A», comprenant le réacteur A (INB 163), exploité de 1967 à 1991, dont les opérations de mise à l’arrêt définitif et de démantèlement ont été autorisées par le décret n° 2007‑1395 du 27 septembre 2007, et la centrale nucléaire de Chooz B, comprenant deux réacteurs d’une puissance de 1450MWe chacun (INB 139 et 144), mis en service en 2001. Réacteurs B1 et B2 en exploitation L’ASN considère que les performances en matière de sûreté nucléaire et de radioprotection de la centrale nucléaire de Chooz B rejoignent l’appréciation générale portée sur les cen‑ trales nucléaires d’EDF. Elle se distingue par ailleurs favora‑ blement en matière d’environnement. Sur le plan de l’exploitation des installations, l’ASN considère que le niveau de sûreté est satisfaisant. Une vigilance particu‑ lière doit toutefois être portée sur le strict respect des docu‑ ments de conduite des réacteurs, ainsi que sur le contrôle des activités réalisées, ces deux points ayant notamment été à l’origine d’événements significatifs. En matière de maintenance, l’ASN souligne la gestion satis‑ faisante des activités, dont le volume a été plus faible que les années précédentes, compte tenu du redémarrage des réacteurs après les opérations de réparation des tuyauteries présentant des fissures de corrosion sous contrainte. En matière de radioprotection des travailleurs, si le nombre d’événements significatifs est resté faible, plusieurs fragilités ont été relevées par l’ASN au cours de l’année. Elles concernent la surveillance des prestataires, la rigueur dans la mise en place et le suivi des protections radiologiques, ainsi que la gestion des contrôles par tirs radiographiques. En outre, des lacunes dans la maîtrise de la propreté radiologique ont été à l’origine de la contamination de plusieurs locaux. L’ASN a noté la mise en œuvre d’actions correctives immédiates; elle invite néan‑ moins l’exploitant à maintenir sa vigilance en vue des activités programmées en 2024. Concernant la protection de l’environnement, l’ASN considère que l’organisation du site est satisfaisante, comme l’année précédente. L’exploitant a en particulier démontré une orga‑ nisation robuste pour l’identification, l’analyse et le suivi des quelques situations d’écarts rencontrées en 2023, notamment dans le domaine du confinement des pollutions liquides et de la maîtrise des rejets. Enfin, les contrôles réalisés au titre de l’inspection du travail n’ont pas mis en évidence de situation problématique. Les sujets traités sont pris avec sérieux par l’employeur, avec la volonté de les faire progresser. Réacteur A en démantèlement Les travaux entrepris en 2023 ont principalement été consacrés au traitement de la contamination et au retrait des déchets présents en fond de piscine du bâtiment réacteur, ainsi qu’au nettoyage des parois de cette même piscine. La rénovation du pont polaire a également démarré en fin d’année 2023. Ces activités sont des préalables aux opérations de levée de la cuve, programmées à partir de 2024, puis de découpe de cette dernière. Les travaux de démantèlement des matériels de la station de traitement des effluents se sont par ailleurs poursuivis. En matière de radioprotection, l’inspection réalisée en 2023 a confirmé que les actions engagées ces dernières années pour maîtriser la propreté radiologique des installations et assurer la protection des travailleurs continuent de faire progresser le niveau de radioprotection sur le site. Enfin, EDF a transmis pour accord de l’ASN en décembre 2022 et juillet 2023 les dossiers de méthodologie d’assainissement des structures de génie civil de l’installation afin d’atteindre « l’état final du démantèlement » prescrit par le décret du 27 septembre 2007. Ces dossiers sont en cours d’instruction par l’ASN. Le parc d’installations et d’activités à contrôler comporte : • des installations nucléaires de base : •la centrale nucléaire de Cattenom (4 réacteurs de 1 300 MWe), • la centrale nucléaire de Chooz A (1 réacteur de 305 MWe, en démantèlement), • la centrale nucléaire de Chooz B (2 réacteurs de 1 450 MWe), •la centrale nucléaire de Fessenheim (2 réacteurs de 900 MWe, à l’arrêt définitif), •la centrale nucléaire de Nogent‑sur‑Seine (2 réacteurs de 1 300 MWe), • le Centre de stockage de déchets radioactifs de faible et moyenne activité à vie courte (FMA-VC), implanté à Soulaines‑Dhuys dans l’Aube (CSA); • le projet Cigéo de stockage géologique de déchets radioactifs de haute et moyenne activité à vie longue ; • des activités nucléaires de proximité du domaine médical : • 14 services de radiothérapie externe, • 5 services de curiethérapie, • 21 services de médecine nucléaire, • 97 scanners, • 80 établissements mettant en œuvre des pratiques interventionnelles radioguidées, • environ 2100 établissements de radiologie médicale et dentaire; • des activités nucléaires de proximité du domaine industriel, vétérinaire et de la recherche : • environ 280 activités industrielles et vétérinaires relevant du régime d’autorisation, • 24 entreprises exerçant une activité de radiographie industrielle, • environ 50 laboratoires de recherche, principalement implantés dans les universités de la région ; • des activités liées au transport de substances radioactives. Chapitre 7 p. 204 Chapitre 8 p. 242 Chapitre 9 p. 274 Rapport de l’ASN sur l’état de la sûreté nucléaire et de la radioprotection en France en 2023 57 Le panorama régional de la sûreté nucléaire et de la radioprotection • GRAND EST •

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