Rapport de l'ASN 2022

Réacteur A en démantèlement En 2022, les travaux de traitement des déchets, faisant suite au démantèlement des équipements à l’intérieur de la cuve, ont été entrepris. L’opération de vidange de la piscine du bâti‑ ment réacteur, en vue du démantèlement de la cuve, n’a pas pu être entreprise, en raison du retard pris dans l’installation d’un évaporateur destiné à traiter l’eau de la piscine avant rejet. La mise en service de cet évaporateur est prévue début 2023. Les travaux de démantèlement de l’ensemble des matériels encore présents dans les casemates de la caverne dite «auxi‑ liaire» se sont poursuivis. Ces travaux sont réalisés principale‑ ment par télé-opération à l’aide d’un bras robotisé. Les travaux de démantèlement des matériels de la station de traitement des effluents non nécessaires au traitement des eaux des drains de rochers ou planchers se sont également poursuivis. En matière de radioprotection, la prévention de la contami‑ nation des agents aux particules alpha constitue l’enjeu prin‑ cipal des phases de déconstruction des installations. Dans ce domaine, l’ASN considère que l’exploitant a progressé, avec la mise en place d’une surveillance médicale adaptée pour détecter plus rapidement les cas de contamination, lesquels sont restés à un niveau faible. Les contrôles au titre de l’inspection du travail sur les thèmes «coordination des chantiers» et «consignation et vérification des installations électriques» n’ont pas mis en évidence de constats majeurs. Des progrès ont notamment été constatés en matière de coordination des chantiers. Le bilan de ces ins‑ pections est satisfaisant et les échanges avec le site constructifs. D’une manière générale, l’ASN considère que l’exploitant pro‑ gresse sur les différents domaines inspectés et note un renfort des équipes qui permet d’impulser une dynamique de progrès. Centrale nucléaire de Fessenheim La centrale nucléaire de Fessenheim comprend deux REP, d’une puissance unitaire de 900 MWe. Elle est située à 1,5 km de la frontière allemande et à 30 km environ de la Suisse. Les deux réacteurs, mis en service en 1977 et arrêtés définitivement en 2020, sont en période de préparation au démantèlement. L’ASN considère que le site a su maintenir un sérieux et une dynamique robuste dans le suivi de l’exploitation des installa‑ tions, malgré un niveau d’activités d’exploitation et de mainte‑ nance significativement différent. Néanmoins, une meilleure adaptation des pratiques historiques du site au contexte évo‑ lutif permettrait d’obtenir une meilleure qualité d’exploitation et de réalisation des activités. L’année 2022 a été principalement occupée par la poursuite des activités préparatoires au démantèlement, telles que la préparation, l’installation et la mise en œuvre du chantier de décontamination sur le réacteur 1, l’installation de nouvelles capacités de stockage de résines, le retrait de nombreux déchets et la poursuite du traitement et de l’évacuation du bore. L’opération de décontamination des circuits primaires s’est avérée beaucoup plus complexe qu’anticipé par EDF, et a conduit à des retards dans sa mise en œuvre. Des jalons importants ont été atteints, comme la finalisation de l’évacuation du combustible. Plusieurs chantiers importants sont appelés à se poursuivre en 2023, avec notamment la mise en œuvre de la décontamination du circuit primaire du second réacteur, et la création, dans la salle des machines, de l’instal‑ lation de gestion des déchets produits par le démantèlement. En matière de radioprotection, l’année 2022 est marquée par une baisse du nombre de déclarations d’événements par rap‑ port aux années précédentes et d’une confirmation de l’amé‑ lioration de la prévention de la contamination des voiries du site. Néanmoins, quelques éléments persistent en lien avec la culture en radioprotection de certains intervenants (alarmes de dépassement de dose, balisage radioprotection) et la gestion des sources et les actions d’évacuation associées n’ont pas été jugées satisfaisantes. Centrale nucléaire de Nogent‑sur‑Seine La centrale nucléaire de Nogent‑sur‑Seine, exploitée par EDF dans le département de l’Aube, sur le territoire de la commune de Nogent‑sur‑Seine, à 70 km au nord‑ouest de Troyes, est constituée de deux REP d’une puissance de 1 300 MWe chacun, mis en service en 1987 et 1988. Le réacteur 1 constitue l’INB 129, le réacteur 2 constitue l’INB 130. L’ASN considère que les performances du site de Nogent-surSeine dans le domaine de la sûreté, de la radioprotection et de l’environnement rejoignent l’appréciation générale que l’ASN porte sur les centrales nucléaires d’EDF. Dans le domaine de la sûreté nucléaire, l’ASN estime que les résultats sont dans l’ensemble corrects hormis en matière de mise en configuration des circuits et de consignation des matériels, opérations qui ont été à l’origine d’une part impor‑ tante des événements significatifs impliquant la conduite des réacteurs. Des progrès sont attendus dans ce domaine. L’exploitant devra également poursuivre ses efforts pour main‑ tenir un effectif suffisant de la filière indépendante de sûreté. Les opérations de maintenance se sont quant à elles dérou‑ lées de manière globalement satisfaisante lors de l’arrêt du réacteur 1. Concernant la radioprotection des travailleurs, l’ASN constate une meilleure gestion de la propreté radiologique des chan‑ tiers et une réduction du nombre d’expositions internes des intervenants. Des défauts de culture de radioprotection ou de rigueur des intervenants, particulièrement au niveau des conditions d’accès en zone réglementée, ont cependant encore été relevés à plusieurs reprises. Une vigilance parti‑ culière de l’exploitant doit être maintenue sur ce sujet, de même que sur celui de la gestion des tirs radiologiques, qui a montré quelques fragilités. 60 Rapport de l’ASN sur l’état de la sûreté nucléaire et de la radioprotection en France en 2022 Le panorama régional de la sûreté nucléaire et de la radioprotection • GRAND EST •

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