En matière de radioprotection des travailleurs, l’ASN consi‑ dère que les résultats opérationnels ont été satisfaisants. Cependant, l’ASN attend encore un renforcement de la culture de radioprotection et de la rigueur du balisage des chantiers, des outillages et des déchets nucléaires. En matière de protection de l’environnement, l’ASN attend un traitement plus réactif des aléas techniques impactant les dispositifs de protection de l’environnement. En matière de sécurité des travailleurs, l’ASN considère que les résultats du site sont relativement satisfaisants. Aucun accident grave ou relatif aux risques critiques n’a eu lieu. Cependant, plusieurs «presque accidents» en lien avec le risque électrique nécessitent une attention particulière. Centrale nucléaire de Cruas‑Meysse La centrale nucléaire de Cruas‑Meysse, mise en service entre 1984 et 1985 et exploitée par EDF dans le département de l’Ardèche sur le territoire des communes de Cruas et de Meysse, est constituée de quatre REP d’une puissance de 900MWe chacun. Les réacteurs 1 et 2 constituent l’INB 111, les réacteurs 3 et 4 constituent l’INB 112. L’ASN considère que les performances globales de la centrale nucléaire de Cruas-Meysse en matière de sûreté nucléaire sont en retrait par rapport à l’appréciation générale des perfor‑ mances que l’ASN porte sur les centrales nucléaires d’EDF. En revanche, elle considère que les performances globales de la centrale nucléaire de Cruas-Meysse en matière de radio‑ protection et de protection de l’environnement rejoignent l’ap‑ préciation générale des performances que l’ASN porte sur les centrales nucléaires d’EDF. En matière de sûreté nucléaire, l’ASN a relevé en 2022 une recrudescence d’écarts et de non-qualités des activités de maintenance, lors des quatre arrêts de réacteurs réalisés en 2022 et considère que la qualité de réalisation des activités de maintenance n’est pas à l’attendu. Seul l’arrêt du réacteur 1 s’est déroulé de façon globalement satisfaisante. Par ailleurs, l’occurrence de plusieurs événements significatifs relatifs à des situations de non-conformités aux règles générales d’exploita‑ tion (RGE) montre que la rigueur d’exploitation doit également être améliorée. De plus, l’ASN a mis en évidence des lacunes lors de sa campagne d’inspection sur le thème de la gestion des compétences des équipes de conduite et a demandé à EDF de mettre en place des actions correctives. L’ASN attend donc que le site renforce, en 2023, la rigueur de réalisation des activités d’exploitation et de maintenance avant la première quatrième visite décennale du site sur le réacteur 3 qui débutera en 2024. En matière de radioprotection, l’année 2022 se situe dans la continuité des années précédentes, avec une exposition col‑ lective maîtrisée des intervenants, mais avec des difficultés à obtenir des niveaux satisfaisants de propreté radiologique lors des arrêts de réacteur et à maintenir le bon état des sas de confinement des zones de chantier. Ces situations conduisent encore à des événements de contamination d’intervenants, sans qu’elles ne dépassent les doses autorisées, ainsi qu’à des contaminations des voiries. Concernant la protection de l’environnement, l’ASN relève que la gestion des déchets et des aires d’entreposage est désormais satisfaisante. Toutefois, des progrès sont attendus notamment concernant le confinement des effluents. L’ASN relève, comme en 2021, des lacunes dans la maîtrise du risque de dispersion et de prolifération des légionnelles au niveau du circuit tertiaire où des progrès sont attendus. En matière de santé et de sécurité au travail, les résultats du site sont satisfaisants. L’accidentologie reste maîtrisée, des efforts restent cependant nécessaires sur la maîtrise du risque de chute de hauteur et lors de l’utilisation des engins de chantier et de levage. Un accident grave a eu lieu lors de l’utilisation d’une nacelle élévatrice. SITE DU TRICASTIN Le site nucléaire du Tricastin, situé dans les départements de la Drôme et du Vaucluse, constitue un vaste site industriel accueillant la plus importante concentration d’installations nucléaires et chimiques de France. Il est implanté sur la rive droite du canal de Donzère‑Mondragon (canal de dérivation du Rhône) entre Valence et Avignon. Il s’étend sur une surface de 800 hectares répartie sur trois communes, Saint‑Paul‑Trois‑Châteaux et Pierrelatte dans la Drôme, Bollène dans le Vaucluse. Ce site regroupe de nombreuses installations, avec une centrale nucléaire comprenant quatre réacteurs de 900MWe, des installations du «cycle du combustible nucléaire » et, enfin, une base chaude opérationnelle qui assurait des opérations de maintenance et d’entreposage. Centrale nucléaire du Tricastin La centrale nucléaire du Tricastin est constituée de quatre REP d’une puissance de 900MWe chacun: les réacteurs 1 et 2, mis en service en 1980, constituent l’INB 87, les réacteurs 3 et 4, mis en service en 1981, constituent l’INB 88. L’ASN considère que les performances de la centrale nucléaire du Tricastin en matière de sûreté nucléaire se distinguent favorablement par rapport à l’appréciation générale des per‑ formances portée sur les centrales nucléaires d’EDF, et que ses performances en matière de radioprotection et protection de l’environnement rejoignent globalement l’appréciation géné‑ rale que l’ASN porte sur le parc nucléaire d’EDF. Rapport de l’ASN sur l’état de la sûreté nucléaire et de la radioprotection en France en 2022 41 Le panorama régional de la sûreté nucléaire et de la radioprotection • AUVERGNE‑RHÔNE‑ALPES •
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