1. Les lignes électriques servent à évacuer le courant produit par les centrales nucléaires mais aussi à permettre le refroidissement du combustible lorsque la centrale est à l’arrêt ou, s’agissant des installations autres que les centrales, à assurer leur bon fonctionnement. The independent association of European national nuclear regulators Rapport de l’ASN sur l’état de la sûreté nucléaire et de la radioprotection en France en 2022 17 Faits marquants 2022 Le directeur général de l’AIEA, Rafael Mariano Grossi, inspecte les dommages causés par des bombardements lors de sa visite à Zaporijia en septembre 2022 physiques et psychologiques de la part des occupants russes. Elles ne sont donc pas dans les meilleures conditions pour réagir sereinement en cas d’incident et pour réaliser correctement leur travail quotidien. En outre, SNRIU a de plus en plus de mal à exercer son contrôle sur la centrale nucléaire de Zaporijia, puisqu’elle n’a plus accès au site depuis son occupation par les Russes et ne reçoit que peu d’informations directes en provenance du site. Enfin, aux incertitudes sur la capacité de l’exploitant et de SNRIU à gérer une éventuelle situation d’accident sur la centrale, s’ajoute la question de la capacité des autorités à mettre en œuvre les mesures de protection des populations qui seraient nécessaires. La mobilisation et les actions de l’ASN Dès le début du conflit, les autorités de sûreté nucléaire se sont mobilisées de manière préventive, notamment à l’échelle européenne, pour pouvoir, en cas d’événement sur une installation nucléaire ukrainienne, assister de manière coordonnée les pouvoirs publics. Diverses initiatives ont été conduites pour rappeler les principes internationaux du droit nucléaire, établir des points de la situation, partager les analyses sur son évolution possible au plan de la sûreté et fournir à SNRIU et au gouvernement ukrainien une assistance matérielle ou humaine. L’ASN a assisté le Groupement européen des autorités de sûreté nucléaire (European Nuclear Safety Regulators Group – ENSREG) dans ses analyses de la situation et ses prises de position. Elle a, en outre, coordonné la réponse nationale établie dans le cadre du réseau RANET (Response Assistance Network) pour répondre aux besoins formulés par l’Ukraine en matière de moyens de protection individuelle et de radioprotection. Au titre des fonctions de président de l’association qu’occupe son directeur général, l’ASN a initié au sein de l’Association des autorités de sûreté nucléaire des pays d’Europe de l’Ouest (Western European Nuclear Regulators’ Association – WENRA) la mise en place d’un groupe d’experts spécifiquement mandaté pour conduire des activités en lien avec la guerre en Ukraine. Ce groupe d’experts a conduit, de manière régulière, des analyses techniques sur des situations présentant des enjeux en matière de sûreté et a rendu publiques les positions qui en ont résulté. Ces positions, axées sur les conséquences potentielles en cas d’aggravation de la situation, expriment la vision commune des régulateurs sur la sûreté des installations concernées, les délais disponibles pour réagir et les éventuels impacts d’une dégradation de la situation. En outre, afin d’harmoniser les recommandations en cas d’accident, ce groupe d’experts a recensé les capacités disponibles en Europe pour modéliser la progression d’un accident et la dispersion des rejets, et a réalisé une comparaison des résultats sur un cas test qui a permis de recaler les différents modèles pour en améliorer la cohérence. Ces actions se poursuivront tant que la situation de la sûreté nucléaire en Ukraine ne sera pas revenue à la normale.
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