l’entreposage et le suivi des matériaux étudiés. Enfin, le risque d’incendie est géré à l’aide de dispositifs techniques (portes coupe‑feu, clapets, détecteurs, équipements d’intervention, etc.) et d’une organisation limitant la présence de matières calorifiques. La formation du personnel et une organisation rigoureuse sont, par ailleurs, des facteurs essentiels pour garantir la maîtrise de ces quatre principaux risques. Les laboratoires d’essais sur les combustibles et les matériaux Une partie de ces laboratoires, exploités par le CEA, permet de réaliser diverses expérimentations sur les matériaux ou combustibles irradiés. Certains programmes de recherche ont, par exemple, pour objectif de permettre un taux de combustion plus élevé des combustibles ou d’améliorer leur sûreté. Certaines de ces installations sont également exploitées pour des activités de préparation et de reconditionnement de combustibles. Appartiennent à cette catégorie de laboratoires : ∙ le laboratoire d’examen des combustibles actifs (LECA), situé à Cadarache, et son extension, la station de traitement, d’assainissement et de reconditionnement (STAR), qui constituent l’INB 55 ; ∙ le laboratoire d’études et de fabrication de combustibles nucléaires avancés (Lefca – INB 123), situé à Cadarache ; ∙ le laboratoire d’essais sur combustibles irradiés (LECI – INB 50), situé à Saclay. Les laboratoires de recherche et de développement (R&D) Des activités de R&D sont aussi menées pour l’industrie nucléaire dans des laboratoires sur les nouvelles technologies, notamment concernant le développement de nouveaux combustibles, leur recyclage ou encore la gestion des déchets ultimes. L’atelier alpha et le laboratoire pour les analyses de transuraniens et études de retraitement (Atalante – INB 148), situés à Marcoule et exploités par le CEA, assurent un appui technique à Orano Cycle pour optimiser le fonctionnement des usines de La Hague. Des travaux expérimentaux y sont menés pour la qualification du comportement des matrices de verres nucléaires afin de garantir les propriétés de confinement sur le long terme des colis de déchets de haute activité. À la suite de l’accident de la centrale nucléaire de Fukushima, l’ASN a prescrit en 2015 la mise en œuvre de nouveaux moyens pour la gestion de crise, notamment la construction ou le renforcement de centres de crise « noyau dur » résistant à des conditions climatiques extrêmes. Elle constate que ces projets ont pris du retard sur l’ensemble des centres du CEA, pour des raisons diverses et que les échéances initialement prescrites n’ont pas été respectées. Pour le centre de Marcoule, l’ASN est toujours en attente des compléments sur la tenue des bâtiments actuels de gestion de crise (confinement, accessibilité, opérabilité, habitabilité, etc.). L’usine de production de radioéléments artificiels L’usine de production de radioéléments artificiels (UPRA), située à Saclay et exploitée par CIS bio international, est une installation nucléaire conçue sur les mêmes principes qu’un laboratoire (zones dédiées permettant la manipulation et des expérimentations de substances radioactives, à l’aide de moyens de manutention adaptés), destinée à la fois à mener des activités de recherche et à mettre au point des radionucléides à usage médical. CIS bio international est une filiale du groupe Curium, fabricant de produits radiopharmaceutiques. 1.2.2 Les accélérateurs de particules Certains accélérateurs de particules sont des INB. Ces installations utilisent des champs électriques ou magnétiques pour accélérer des particules chargées. Les faisceaux de particules accélérées produisent des champs importants de rayonnements ionisants, activant les matériaux en contact, qui émettent alors des rayonnements ionisants, même après l’arrêt des faisceaux. L’exposition aux rayonnements ionisants constitue donc le risque principal de ce type d’installations. Le Ganil Le grand accélérateur national d’ions lourds (Ganil – INB 113), situé à Caen, permet de mener des travaux de recherche fondamentale et appliquée, notamment en physique atomique et en physique nucléaire. Cette installation de recherche produit, accélère et distribue des faisceaux d’ions à différents niveaux d’énergie pour étudier la structure de l’atome. Le CERN Situé entre la France et la Suisse, le Centre européen pour la recherche nucléaire (CERN) est une organisation internationale dont la mission est de mener à bien des programmes de recherche fondamentale à caractère purement scientifique concernant les particules de haute énergie. Le CERN n’exploite pas un seul accélérateur de particules pour étudier la structure de la matière, mais toute une chaîne de dispositifs (appelés parfois injecteurs). Cette chaîne comprend actuellement plusieurs accélérateurs linéaires et circulaires. Du fait de sa nature extraterritoriale, le CERN fait l’objet de modalités de vérifications particulières de la part des autorités de sûreté française et suisse. 1.2.3 Les installations industrielles d’ionisation Les installations industrielles d’ionisation, dénommées irradiateurs, utilisent les rayons gamma émis par des sources scellées de cobalt‑60 afin d’irradier des cibles dans des cellules d’irradiation. Ces cellules d’irradiation sont dimensionnées avec des épaisseurs de murs et de vitres importantes, afin de protéger les opérateurs contre les rayonnements ionisants. Les sources scellées sont soit en position basse, entreposées en piscine sous une épaisseur d’eau qui garantit la protection des travailleurs, soit en position haute pour irradier le matériel cible. L’exposition du personnel aux rayonnements ionisants constitue le risque principal dans ces installations. Les principales applications des irradiateurs sont la stérilisation de dispositifs médicaux, de produits agroalimentaires et de matières premières pharmaceutiques. Les irradiateurs peuvent aussi permettre l’étude de comportement des matériaux sous rayonnements ionisants, notamment pour qualifier des matériaux pour l’industrie nucléaire. Ces irradiateurs sont utilisés par : ∙ le groupe Ionisos, qui exploite trois installations situées à Dagneux (INB 68), Pouzauges (INB 146) et Sablé‑sur‑Sarthe (INB 154) ; ∙ le groupe Steris, qui exploite les installations Gammaster (INB 147) et Gammatec (INB 170), à Marseille et à Marcoule ; ∙ le CEA, qui exploite l’irradiateur Poséidon (INB 77) sur le site de Saclay. 332 Rapport de l’ASN sur l’état de la sûreté nucléaire et de la radioprotection en France en 2021 12 – LES INSTALLATIONS NUCLÉAIRES DE RECHERCHE ET INDUSTRIELLES DIVERSES
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