2.6 Les irradiateurs de produits sanguins 2.6.1 Description L’irradiation de produits sanguins est pratiquée pour prévenir des réactions post‑transfusionnelles chez les patients recevant une transfusion sanguine. L’irradiation délivre à la poche de sang une dose d’environ 20 à 25 Gy. Depuis 2009, les irradiateurs à sources ont été progressivement remplacés par des générateurs électriques de rayons X, soumis à déclaration auprès de l’ASN depuis 2015. En 2019, le parc d’irradiateurs comprenait 29 appareils équipés de générateurs électriques de rayons X. 2.6.2 Les règles techniques applicables aux installations Un irradiateur de produits sanguins doit être installé dans un local dédié dont l’aménagement permet d’assurer la protection physique (incendie, inondation, effraction, etc.). L’accès à l’appareil, dont le pupitre de commande doit pouvoir être verrouillé, est limité aux seules personnes habilitées à l’utiliser. L’aménagement des locaux accueillant des irradiateurs équipés de générateurs électriques de rayons X doit être conforme aux dispositions de la décision n° 2017-DC-0591 de l’ASN du 13 juin 2017. 2.7 Les événements significatifs de radioprotection En 2021, le nombre d’ESR déclarés à l’ASN (642) dans le domaine médical est en augmentation par rapport aux années précédentes, et particulièrement par rapport à 2020 (année de baisse avec 532 ESR pour toutes les activités, le contexte de la pandémie de Covid-19 étant vraisemblablement l’un des facteurs explicatifs). L’ASN rappelle l’importance des démarches de déclaration des ESR pour définir un retour d’expérience commun et faire progresser la radioprotection. Les graphiques 12 et 13 permettent d’illustrer l’évolution du nombre d’ESR par catégorie d’activité depuis 2011. Les graphiques 14 et 15 illustrent la répartition du nombre des ESR en 2021 par domaine d’exposition (impact sur l’environnement, exposition de la population, exposition des patients, exposition des professionnels) et par catégorie d’activité. Au vu des événements déclarés à l’ASN en 2021, les constats les plus significatifs du point de vue de la radioprotection des patients sont, en radiothérapie, des erreurs de côté, d’identification du patient et d’étalonnage (quatre ESR de niveau 2 sur l’échelle ASN-SFRO, voir encadré) ; en curiethérapie, la déconnexion non identifiée du tube de transfert de source d’un applicateur (un ESR de niveau 3 sur l’échelle ASN‑SFRO lors d’une curiethérapie à haut débit de dose, voir encadré) ; en médecine nucléaire diagnostique, des erreurs d’identification, c’est‑à‑dire, l’administration d’un MRP au mauvais patient, résultant de dysfonctionnements organisationnels et humains, en général dans des contextes de fortes activités ; en médecine nucléaire thérapeutique, une erreur d’identitovigilance sans conséquence (sous-dosage) et deux fuites de microsphères d’yttrium-90 vers des zones qui ne devaient pas être exposées. Enfin, pour les PIR, la majorité des événements concernant les patients est due à des procédures longues, complexes (en neuroradiologie interventionnelle et en cardiologie). Par ailleurs, deux événements ayant entraîné des surexpositions sont liés à des défaillances dans la communication entre les opérateurs de maintenance et les services de cardiologie interventionnelle. Les femmes enceintes ignorant leur grossesse représentent un tiers des ESR déclarés annuellement à l’ASN, soit environ 200 cas par an. Cette situation a conduit à partager en 2021 un retour d’expérience au moyen d’un bulletin, La sécurité des patients, consacré à cette thématique, qui concerne essentiellement des examens diagnostiques, afin de renforcer la vigilance des équipes et sensibiliser les femmes en âge de procréer pour limiter la survenue de telles expositions. BULLETIN LA SÉCURITÉ DU PATIENT «RAYONNEMENTS IONISANTS : LIMITER LES EXPOSITIONS DES FEMMES IGNORANT LEUR GROSSESSE» Les expositions aux rayonnements ionisants de femmes enceintes qui ignoraient leur grossesse représentent la principale cause d’ESR déclarés à l’ASN en scanographie et en radiologie conventionnelle. Cela équivaut à près de 200 cas par an, soit le tiers des 600 ESR déclarés annuellement à l’ASN. Avec près d’un million de grossesses par an en France (nombre de grossesses total, incluant les naissances et les interruptions volontaires de grossesse), la problématique concerne l’ensemble des professionnels de santé, demandeurs ou réalisateurs d’actes diagnostiques ou thérapeutiques, car ils sont tous amenés à prendre en charge des patientes en âge de procréer. Le Groupe de travail pluridisciplinaire appelle, au travers de ce bulletin, à renforcer la vigilance des équipes, afin d’éviter les doses à l’embryon ou au fœtus. Seuls doivent être pratiqués les examens radiologiques nécessaires à la bonne santé de la femme dont la grossesse est connue. L’ensemble des professionnels (secrétaire, manipulateur, physicien, médecin généraliste, sage‑femme, radiologue ou autre spécialiste) doivent partager la même préoccupation de sensibiliser les patientes et d’investiguer les éventuelles grossesses. 1 • LA SÉCURITÉ DU PATIENT • Rayonnements ionisants : limiter les expositions des femmes ignorant leur grossesse POUR UNE DYNAMIQUE DE PROGRÈS LA SÉCURITÉ DU PATIENT # RAYONNEMENTS IONISANTS : LIMITER LES EXPOSITIONS DES FEMMES IGNORANT LEUR GROSSESSE Bulletin à l’attention des demandeurs et réalisateurs d’actes médicaux utilisant les rayonnements ionisants Conseil National professionnel de radiologie et imagerie médicale (G4) AUTORITÉ DE SÛRETÉ NUCLÉAIRE Septembre 2021 234 Rapport de l’ASN sur l’état de la sûreté nucléaire et de la radioprotection en France en 2021 07 – LES UTILISATIONS MÉDICALES DES RAYONNEMENTS IONISANTS
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