Chantier de construction du réacteur EPR – Flamanville 3 Après délivrance du décret d’autorisation de création n° 2007‑534 du 10 avril 2007 et du permis de construire, le réacteur EPR de Flamanville 3 est en construction depuis septembre 2007. Lors du premier semestre 2020, EDF a terminé les phases d’essais à chaud de l’installation, qui permettent en particulier de tester le fonctionnement de la chaudière et de ses sys‑ tèmes auxiliaires dans les conditions nominales de tempéra‑ ture et de pression. L’ASN considère que l’organisation pour la réalisation des essais de démarrage est satisfaisante, mais qu’EDF doit renforcer son analyse des résultats des essais, notamment concernant leur représentativité et la validation des critères de sûreté. Par ailleurs, l’ASN a poursuivi le contrôle de la revue de la qua‑ lité des matériels. Cette revue avait été demandée en 2018 par l’ASN, du fait de lacunes importantes dans la surveillance exercée par EDF sur ses prestataires. Comme en 2019, l’ASN estime qu’EDF doit compléter son programme de contrôles complémentaires, notamment en ce qui concerne les autres matériels que les équipements sous pression. EDF a défini en 2020 une stratégie de conservation des sys‑ tèmes, structures et composants placés en arrêt de longue durée jusqu’à la mise en service du réacteur. Au dernier tri‑ mestre 2020, l’ASN a entrepris l’examen de cette stratégie et mené une inspection visant à contrôler sa bonne mise en œuvre. Cette inspection a permis de conclure que l’organi‑ sation en place est satisfaisante. D’autres inspections seront menées sur ce sujet en 2021. L’ASN a autorisé en 2020 les premières réparations des sou‑ dures des circuits secondaires principaux du réacteur. L’ASN a réalisé plusieurs contrôles sur la préparation de ces activités et des inspections inopinées qui ont permis de s’assurer du res‑ pect des exigences portant sur ces opérations. L’ASN considère que le travail préparatoire mené par EDF et ses prestataires, ainsi que l’organisation mise en œuvre progressivement pour la réalisation sont satisfaisants. L’ASN poursuivra son contrôle de ces activités de soudage en 2021 et sera vigilante à l’adé‑ quation des ressources et de l’organisation pour la réalisation d’un volume plus important de réparations en parallèle. Enf in, l’ASN a autorisé le 8 octobre 2020 la mise en service partielle du réacteur EPR de Flamanville pour l’arrivée de com‑ bustible nucléaire dans le périmètre du réacteur. Plusieurs contrôles ont été réalisés pour s’assurer de la conformité des installations et de la rigueur d’exploitation dans le transport et la manutention des assemblages de combustible. Les vérifi‑ cations effectuées lors de cette inspection ont montré un état de l’installation et un niveau de préparation de l’exploitant satisfaisants pour l’arrivée de combustible sur site. Concernant la protection de l’environnement, l’ASN note que des actions correctives adéquates ont été entreprises par l’ex‑ ploitant pour corriger les différentes lacunes constatées lors de l’inspection renforcée de 2019. L’ASN considère que la prise en compte par l’exploitant des risques pour l’environnement est en amélioration. L’ASN assure les missions d’inspection du travail sur le chan‑ tier de Flamanville 3. En 2020, l’ASN a en particulier contrôlé le respect, par les entreprises intervenant sur le chantier, des dispositions relatives au droit du travail. L’observation des règles de sécurité applicables a notamment fait l’objet d’un contrôle adapté aux conditions de crise sanitaire. Ces actions de contrôle en matière de sécurité n’ont pas révélé de man‑ quement significatif. Le contexte particulier de l’installation, avec sa mise en service partielle, a aussi été l’objet de points de vigilance particuliers en matière de gestion du risque d’in‑ cendie dans les bâtiments industriels et d’organisation pour la prévention des risques sous la coresponsabilité de la direc‑ tion du chantier et de celle de l’exploitant. L’ASN a également répondu à des sollicitations directes de la part de salariés et réalisé des enquêtes consécutives à la survenue d’accidents du travail. Centre de stockage de la Manche Mis en service en 1969, le centre de stockage de la Manche (CSM) fut le premier centre de stockage de déchets radioactifs exploité en France. 527 225 m3 de colis de déchets y sont stockés. L’arrivée de nouveaux déchets au CSM a cessé en juillet 1994. Le CSM est réglementairement en phase de démantèlement (opérations préalables à sa fermeture) jusqu’à la fin de la mise en place de la couverture pérenne. Une décision de l’ASN précisera la date de fermeture du stockage (passage en phase de surveillance), ainsi que la durée minimale de la phase de surveillance. L’instruction du dossier d’orientations de réexamen périodique avait abouti à des demandes particulières de l’ASN f in 2017, portant notamment sur la justif ication des principes tech‑ niques de mise en œuvre de la couverture pérenne, le dis‑ positif mémoriel et la mise à jour de l’étude d’impact. Dans ce cadre, l’ASN instruit actuellement le rapport de réexamen périodique du CSM transmis par l’Andra en 2019. En 2020, l’ASN considère que l’organisation définie et mise en œuvre pour l’exploitation des installations est satisfaisante. En particulier, dans le cadre de la crise sanitaire liée à la pandémie de Covid‑19, l’exploitant a mis en place un plan de continuité d’activité autour de la protection physique, de la surveillance de l’environnement et de la maintenance curative des installa‑ tions. Au regard des échanges réguliers avec l’exploitant et de l’inspection réalisée en décembre 2020, l’ASN considère que les dispositions retenues ont permis de conserver un niveau de surveillance satisfaisant. En complément, l’analyse du retour d’expérience propre à cette période permettra d’améliorer encore l’organisation. Rapport de l’ASN sur l’état de la sûreté nucléaire et de la radioprotection en France en 2020 77 LE PANORAMA RÉGIONAL DE LA SÛRETÉ NUCLÉAIRE ET DE LA RADIOPROTECTION NORMANDIE
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