a toutefois évolué. Plusieurs événements mettent notam‑ ment en évidence des défauts dans la détection des écarts, le respect de la conduite à tenir ou la documentation utilisée pour la réalisation des activités. À titre d’exemple, la centrale de Saint‑Laurent‑des‑Eaux a connu en 2020 un arrêt automa‑ tique de réacteur avec mise en service intempestive d’un sys‑ tème de sauvegarde, qui a révélé des déficiences concernant la préparation et la réalisation de certaines activités, bien que des actions correctives ont depuis été mises en place. L’ASN tient à souligner la bonne tenue générale des chantiers et un état apparent des matériels contrôlés satisfaisant. De manière générale, la gestion de la radioprotection par la centrale nucléaire de Saint‑Laurent‑des‑Eaux répond globale‑ ment aux attentes de l’ASN. Le nombre d’écarts détectés par l’ASN est en diminution en 2020 par rapport à 2019, qui avait vu la réalisation d’une inspection renforcée en radioprotec‑ tion. Ce constat est également à mettre en parallèle avec la réalisation d’un seul arrêt de réacteur en 2020, contre deux habituellement. L’organisation du site pour répondre aux exigences réglemen‑ taires de protection de l’environnement est jugée satisfaisante. Les différentes installations contrôlées sont bien tenues. La gestion des déchets tout comme les rejets liquides ou gazeux n’ont pas appelé de remarque particulière. Concernant l’inspection du travail, à la suite à l’inspection menée en 2019 sur le risque d’incendie, les efforts dans le domaine de l’utilisation et la maintenance des systèmes d’évacuation doivent être poursuivis par la centrale nucléaire. Enf in, des actions sont attendues de la part de l’exploitant pour répondre aux constats effectués lors des inspections menées dans les bâtiments des DUS. Dans le contexte de la pandémie de Covid‑19, différentes inspections documentaires et terrains ont été effectuées sur la gestion de la crise sanitaire. Les observations adressées à la centrale et aux entreprises sous‑traitantes ont nécessité des actions correctives. Réacteurs A1 et A2 en démantèlement L’ancienne centrale de Saint‑Laurent‑des‑Eaux constitue une INB qui comprend deux réacteurs UNGG « intégrés», les réacteurs A1 et A2. Ces réacteurs de première génération, qui fonctionnaient avec de l’uranium naturel comme combus‑ tible, utilisaient le graphite comme modérateur et étaient refroidis au gaz. Leur mise à l’arrêt définitif a été prononcée respectivement en 1990 et 1992. Le démantèlement complet de l’installation a été autorisé par le décret du 18 mai 2010. Toutefois, compte tenu du changement de stratégie de démantèlement des réacteurs UNGG indiqué par EDF en 2016, la décision n° CODEP-CLG-2020-021253 du président de l’ASN du 3 mars 2020 impose à EDF de déposer un nouveau dossier de démantèlement avant f in 2022, pour modif ier le décret actuel compte tenu des évolutions du scénario de démantè‑ lement du caisson du réacteur et des modifications des délais annoncés (voir chapitre 13). En 2020, la réalisation des chantiers de démantèlement a été retardée de plusieurs mois en raison des contraintes sanitaires imposées pour lutter contre la pandémie de Covid‑19. EDF a néanmoins mis en place son plan de continuité d’activité pour maintenir certains chantiers et réaliser les contrôles et essais périodiques de ses équipements. L’ASN considère que le niveau de sûreté des réacteurs de Saint‑Laurent‑des‑Eaux A est satisfaisant. L’ASN a constaté, lors de ses inspections, une bonne tenue générale des locaux et des chantiers. De plus, l’organisation mise en place pour maîtriser les conf inements statique et dynamique des ins‑ tallations est satisfaisante. L’ASN relève également que les effluents radioactifs présents sur les aires d’entreposage de déchets nucléaires ont été reconditionnés dans des contenants pérennes mieux adaptés aux caractéristiques des effluents. Cependant, le suivi du vieillissement des équipements utili‑ sés lors des opérations de démantèlement doit être amélioré. Silos de Saint‑Laurent‑des‑Eaux L’installation, autorisée par le décret du 14 juin 1971, est constituée de deux silos dont la fonction est l’entreposage de chemises de graphite irradiées issues de l’exploitation des réacteurs UNGG de Saint‑Laurent‑des‑Eaux A. Le conf inement statique de ces déchets est assuré par les structures des casemates en béton des silos, dont l’étanchéité est assurée par un cuvelage en acier. Par ailleurs, EDF a mis en place en 2010 une enceinte géotechnique autour des silos, permettant de renforcer la maîtrise du risque de dissémination de substances radioactives, qui constitue l’enjeu principal de l’installation. L’exploitation de cette INB se limite à des mesures de sur‑ veillance et d’entretien : contrôles et mesures de surveillance radiologique des silos, contrôle de l’absence d’entrée d’eau, de l’hygrométrie, des débits de dose au voisinage des silos, de l’activité de la nappe, suivi de l’état du génie civil. Lors de ses contrôles, l’ASN a relevé que ces actions étaient réalisées de manière satisfaisante. Dans le cadre du changement de stratégie de démantèlement des réacteurs UNGG, EDF a annoncé en 2016 sa décision d’en‑ gager les opérations de sortie des chemises de graphite des silos sans attendre la disponibilité d’un stockage définitif pour les déchets de graphite. Dans ce but, EDF envisage la création d’une nouvelle installation d’entreposage des chemises de graphite sur le site de Saint-Laurent‑des‑Eaux. L’ASN est dans l’attente de la déclaration d’arrêt déf initif de l’installation par EDF. Le dépôt du dossier de démantèlement, qui prendra en compte les opérations de désilage, d’assai‑ nissement et de démolition des silos actuels, est, quant à lui, prévu à l’horizon 2022. 56 Rapport de l’ASN sur l’état de la sûreté nucléaire et de la radioprotection en France en 2020 LE PANORAMA RÉGIONAL DE LA SÛRETÉ NUCLÉAIRE ET DE LA RADIOPROTECTION
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