Rapport de l'ASN 2019

L’ASN considère que les performances de la centrale nucléaire concernant la radioprotection des travailleurs devront être améliorées, notamment sur le respect des exigences d’en‑ trée en zone contrôlée et la culture de radioprotection des intervenants. Concernant la protection de l’environnement, l’ASN estime que l’exploitant doit renforcer la surveillance des prestataires, prin‑ cipalement concernant la station d’épuration des eaux usées. L’ASN souligne les améliorations engagées par le site afin de maîtriser les rejets de gaz appauvrissant la couche d’ozone. L’ASN a révisé en 2019 les prescriptions réglementant les prélèvements d’eau et les rejets d’effluents de la centrale nucléaire de Paluel, par les décisions n° 2019-DC-0676   et n°2019-DC-0677 du 9 juillet 2019. En matière d’inspection du travail, l’analyse de l’accident mor‑ tel survenu en 2019 montre la nécessité d’attendre des amé‑ liorations profondes en matière de coordination et de mise en œuvre des mesures de protection des travailleurs. Centrale nucléaire de Penly La centrale nucléaire de Penly , exploitée par EDF dans le département de la Seine-Maritime, sur le territoire de la commune de Penly, à 15 km au nord-est de Dieppe, est constituée de deux réacteurs à eau sous pression d’une puis‑ sance de 1300 MWe chacun, mis en service entre 1990 et 1992. Le réacteur 1 constitue l’INB 136, le réacteur 2 l’INB 140. L’ASN considère que les performances de la centrale nucléaire de Penly en matière de sûreté nucléaire et de radioprotection rejoignent globalement l’appréciation générale portée sur le parc d’EDF. En revanche, les performances concernant la protection de l’environnement sont jugées en retrait compa‑ rativement à la moyenne du parc d’EDF. En matière de sûreté nucléaire, l’ASN considère que les perfor‑ mances de la centrale nucléaire sont satisfaisantes. Cependant, l’ASN constate encore une organisation insuffisante de l’ex‑ ploitant pour la gestion des écarts, de nombreux constats ne faisant pas l’objet d’une caractérisation et d’une traçabilité adéquates. Au plan de la maintenance, les performances de la centrale nucléaire restent stables. Néanmoins, l’exploitant a déclaré fin 2019 à l’ASN un événement significatif de niveau 2 sur l’échelle INES relatif à des défauts sur des composants de cel‑ lule électrique. Cet événement a mis en évidence des défail‑ lances dans la planification des opérations de maintenance et dans la gestion des changements d’état du réacteur. Une ins‑ pection portant sur ces thématiques sera organisée en 2020. Enfin, l’ASN estime qu’une attention particulière doit être portée à la préparation des activités de conduite, afin de renforcer la qualité de la documentation à l’appui de l’exploi‑ tation des installations et la rigueur apportée à l’application des consignes. Pour ce qui relève de la radioprotection, les objectifs prévision‑ nels en matière d’exposition radiologique du personnel ont été respectés lors de l’arrêt du réacteur 2. La prise en compte des enjeux de radioprotection reste cependant contrastée. Les pratiques observées par les inspecteurs lors des inspec‑ tions de chantiers, ainsi que le nombre croissant d’événe‑ ments significatifs pour la radioprotection, traduisent encore unmanque de rigueur. L’ASN souligne la nécessité d’améliorer la connaissance du risque radiologique par les prestataires. En matière de protection de l’environnement, l’ASN constate des progrès significatifs concernant la gestion des gaz appauvrissant la couche d’ozone. Des lacunes ont cependant été notées concernant la maîtrise de la réglementation rela‑ tive à la gestion des déchets. Toutefois, l’ASN souligne la qua‑ lité d’exploitation de la station d’épuration. Les contrôles effectués en matière de sécurité des travail‑ leurs mettent en évidence des lacunes dans la prévention des risques chimiques au sein des installations en fonction‑ nement, et des risques électriques et du travail en hauteur au niveau des chantiers de construction, notamment celui des groupes électrogènes à moteur diesel d’ultime secours. Chantier de construction du réacteur EPR – Flamanville 3 Après délivrance du décret d’autorisation de création n° 2007-534 du 10 avril 2007 et du permis de construire, le réacteur EPR de Flamanville 3 est en construction depuis septembre 2007. En 2019, les activités de fin de montage et de finition se sont poursuivies, en vue de la réalisation des essais d’ensemble de l’installation. Des phases importantes d’essais de démarrage se sont aussi déroulées, avec la réalisation des essais à chaud, qui permettent notamment de tester le fonctionnement de la chaudière et des systèmes auxiliaires associés dans les condi‑ tions nominales de température et de pression. L’ASN a assuré un contrôle spécifique de ces opérations au travers de plu‑ sieurs inspections, dont une inspection renforcée de trois jours sur site. L’ASN souligne la mobilisation de moyens et l’amélio‑ ration sensible de l’organisation d’EDF pour les essais de démar‑ rage. Néanmoins, EDF doit compléter la démonstration de la représentativité des essais réalisés au regard des procédures d’essais, en particulier par une meilleure maîtrise de la confi‑ guration du contrôle-commande et des essais conduits sur une installation modifiée temporairement. Des améliorations sont également attendues quant à l’exploitation du retour d’ex‑ périence accumulé et la mise enœuvre des actions correctives qui en découlent. Par ailleurs, l’ASN a contrôlé l’organisation mise en œuvre par EDF pour réaliser la revue de la qualité des matériels du réacteur EPR. Cette revue avait été demandée en 2018 par 70  Rapport de l’ASN sur l’état de la sûreté nucléaire et de la radioprotection en France en 2019 LE PANORAMA RÉGIONAL DE LA SÛRETÉ NUCLÉAIRE ET DE LA RADIOPROTECTION NORMANDIE

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