Rapport de l'ASN 2019
Les autres améliorations marquantes concernent les conditions d’entreposage et d’élimination des déchets et des effluents, notamment la mise en place de procédures de contrôle avant leur élimination. La prise en compte de ce sujet reste toutefois encore contrasté suivant les exploitants et il demeure un point de vigilance parti‑ culièrement prégnant dans les universités qui ont historiquement entreposé leurs sources périmées et leurs déchets contaminés par des radionucléides, parfois sur de très longues durées, plutôt que de les évacuer régulièrement, ce qui aujourd’hui pose deux difficultés principales : ∙ ∙ face à leur diversité, la reprise des déchets et des sources ne peut s’effectuer qu’après une identification et une caractéri‑ sation précises, ∙ ∙ cette reprise représente un coût financier important qui n’a pas été anticipé. 254 Rapport de l’ASN sur l’état de la sûreté nucléaire et de la radioprotection en France en 2019 08 – LES SOURCES DE RAYONNEMENTS IONISANTS ET LES UTILISATIONS INDUSTRIELLES, VÉTÉRINAIRES ET EN RECHERCHE DE CES SOURCES Les cyclotrons Un cyclotron est un équipement de 1,5 à 4 mètres de diamètre, appartenant à la famille des accélérateurs circulaires de particules. Les particules accélérées sont principalement des protons dont l’énergie peut atteindre jusqu’à 70 MeV. Un cyclotron est composé de deux électroaimants circulaires produisant un champ magnétique et entre lesquels règne un champ électrique, permettant la rotation et l’accélération des particules à chaque tour effectué. Les particules accélérées viennent frapper une cible qui va être activée et produire des radionucléides. Les cyclotrons de basse et moyenne énergie sont principalement utilisés en recherche et dans l’industrie pharmaceutique pour fabriquer des radionucléides émetteurs de positons, tels que le fluor-18 ou le carbone-11. Les radionucléides sont ensuite combinés à des molécules plus ou moins complexes pour devenir des médicaments radiopharmaceutiques utilisés en imagerie médicale. Le plus connu est le 18 F‑FDG (fluorodésoxyglucose marqué au fluor-18), médicament injectable fabriqué industriellement et couramment utilisé pour le diagnostic précoce de certains cancers. D’autres médicaments radiopharmaceutiques fabriqués à partir de fluor-18 ont également été développés ces dernières années, tels que la 18 F‑Choline, le 18 F‑Na, la 18 F‑DOPA et d’autres radiopharmaceutiques pour l’exploration du cerveau. Dans une moindre mesure, les autres émetteurs de positons pouvant être fabriqués avec un cyclotron d’une gamme d’énergie équivalente à celle nécessaire pour la production du fluor-18 et du carbone-11 sont l’oxygène-15 et l’azote-13. Toutefois, leur utilisation est encore limitée, du fait de leur période très courte. Les ordres de grandeur des activités mises en jeu pour le fluor-18 habituellement rencontrés dans les établissements pharmaceutiques varient de 30 à 500 GBq par tir de production. Les radionucléides émetteurs de positons fabriqués dans le cadre de la recherche mettent en jeu, quant à eux, des activités limitées, en général, à quelques dizaines de GBq. Électrodes creuses semi- cylindriques en forme D Champ magnétique généré par deux électro-aimants Particules accélérées progressivement Champ électrique Générateur de tension alternative Canal d’extraction des particules Isotopes transférés et utilisés ensuite dans des cellules blindées Cible dans laquelle les isotopes sont générés Source de particules chargées électriquement Électro- aimant Électrode creuse semi-cylindrique Schéma simplifié de fonctionnement d’un cyclotron
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