Rapport de l'ASN 2019
interventionnels radioguidés. 60% des inspections réalisées en 2019 sont effectuées dans les services de bloc opératoire. • Caractéristiques des établissements et services inspectés Au sein de ces 199 établissements inspectés, 322 services ont été visités (194 services de blocs opératoires et 128 services d’imagerie interventionnelle répartis en 53 services de cardio coronarographie, 39 services de cardiorythmologie, 34 services de radiologie interventionnelle vasculaire et ostéo‑articulaire et 2 services de neuroradiologie) : ‒ ‒ sur les 194 services de blocs opératoires, 181 disposaient au moins d’un arceau mobile, 10 d’arceaux fixes et 3 de scanners mobiles; ‒ ‒ sur les 128 services d’imagerie interventionnelle, 107 dis‑ posaient au moins d’un arceau fixe, 13 d’arceaux mobiles et 8 de scanners fixes. En résumé, dans plus de 80% des services d’imagerie interven tionnelle inspectés, les procédures sont réalisées avec des arceaux fixes alors que, dans les blocs opératoires, les médecins utilisent majoritairement des arceaux mobiles (93 %) comme aide au guidage lors de leurs pratiques chirurgicales. Il est également constaté que des dispositifs médicaux de plus en plus performants sont installés dans les blocs opératoires. Il s’agit de scanners mobiles ou d’arceaux fixes dans des salles dites « hybrides », celles‑ci associent les caractéristiques d’un bloc de chirurgie classique à celles d’une salle d’imagerie interventionnelle ; la combinaison permet au chirurgien d’effectuer de la chirurgie dite «mini‑invasive» sous imagerie 2D et 3D. Des scanners fixes couplés à des arceaux fixes commencent également à être installés dans les établissements de santé. 5.3.1 La radioprotection des professionnels • Dans les services d’imagerie interventionnelle et dans les blocs opératoires La radioprotection des professionnels paraît prise en compte de manière effective, avec la nomination d’une PCR (environ 96% des services inspectés), un zonage radiologique des installations (plus de 85% des services inspectés). Cependant, le manque de formation des professionnels à la radio‑ protection des travailleurs (formation mise à jour pour la totalité des personnels dans environ seulement 20% des services inspec‑ tés), en particulier des praticiens intervenant dans les blocs opé‑ ratoires, est un constat récurrent d’inspection. La formation à la radioprotection des travailleurs, des professionnels médicaux et paramédicaux utilisant des équipements avec des arceaux fixes dans des salles dédiées reste faible également, même s’ils sont, dans l’ensemble, mieux formés. Si les équipements de protection collective de radioprotection sont disponibles dans les services d’imagerie interventionnelle, ils sont encore trop peu présents au sein des blocs opératoires. Une amélioration forte est attendue pour la coordination des mesures de prévention avec les entreprises extérieures interve‑ nant dans les services d’imagerie interventionnelle et dans les blocs opératoires, dans lesquels l’ASN constate que peu de plans de prévention sont signés avec tous les prestataires (seuls 26% des établissements inspectés possèdent un document signé avec tous les intervenants extérieurs formalisant la coordination des mesures de prévention). • Plus précisément dans les blocs opératoires Les professionnels des blocs opératoires ont à leur disposition, dans 73% des sites inspectés, des dispositifs de suivi dosimé‑ trique en nombre suffisant et adapté aux expositions des pro‑ fessionnels. Cela reste insuffisant, mais est cependant en nette augmentation par rapport à 2018. L’absence de suivi dosimétrique adapté pour certains actes radio‑ guidés, notamment au niveau des extrémités, ainsi que l’absence de suivi médical des praticiens, rendent difficile l’évaluation de l’état de la radioprotection de ces professionnels dans les blocs opératoires. L’ASN constate toutefois des améliorations dans les services ayant été précédemment inspectés. Des difficultés d’ordre organisationnel persistent toujours pour les PCR, lesquelles ne disposent pas toujours des moyens, de l’autorité suffisante leur permettant de remplir pleinement leurs missions. Par ailleurs, le temps alloué à leur mission n’est pas toujours adapté, d’autant plus que certains établissements font également reposer la radioprotection des patients sur la PCR. L’ASN constate que les PCR analysent les résultats dosimétriques afin de détecter des mauvaises pratiques et d’y remédier, surtout dans les services d’imagerie interventionnelle. Dans les blocs opératoires du secteur libéral, le suivi dosimétrique, le suivi médical et, le cas échéant, celui des employés constituent une difficulté récurrente. • Les vérifications techniques de radioprotection Les vérifications techniques de radioprotection externes ont été réalisées dans 85% des services d’imagerie interventionnelle et dans environ 74% des blocs opératoires. Dans les deux cas, les non‑conformités relevées antérieurement ont été levées ou en cours de régularisation lors de l’inspection, dans seulement 66% des installations inspectées. Il existe une marge de progression pour le respect des fréquences de vérification exigées, mais l’on note cependant une amélioration. Pratiques interventionnelles radioguidées au bloc opératoire: les recommandations du Groupe permanent d’experts radioprotection pour les applications médicales et médico-légales des rayonnements ionisants Les pratiques interventionnelles radioguidées dans les blocs opératoires sont en plein essor, tant du point de vue de la diversité des actes, que du nombre de spécialités concernées et des dispositifs médicaux utilisés. Si les actes en PIR réalisés sur des équipements radiogènes fixes se sont significativement améliorés en matière de radioprotection ces dix dernières années, les constats faits par l’ASN lors d’inspections mettent en évidence des manquements pour les actes réalisés au bloc opératoire. Les enjeux de radioprotection pour chaque patient sont le plus souvent faibles. En revanche, du fait de la multiplicité des actes, les enjeux d’exposition professionnelle sont croissants. Les risques sont principalement liés à un manque de culture vis-à-vis des règles de base de la radioprotection. Des progrès significatifs restent à réaliser dans le cadre des actes chirurgicaux. En 2019, en vue d’améliorer la radioprotection lors des pratiques interventionnelles radioguidées dans les blocs opératoires, un groupe de travail du GPMED de l’ASN a proposé 20 recommandations qui portent sur 4 axes : ཛྷ ཛྷ la qualité et gestion des risques, ཛྷ ཛྷ les responsabilités de chacun des acteurs, ཛྷ ཛྷ la formation en radioprotection, ཛྷ ཛྷ les outils à développer en radioprotection. Rapport de l’ASN sur l’état de la sûreté nucléaire et de la radioprotection en France en 2019 223 07 – LES UTILISATIONS MÉDICALES DES RAYONNEMENTS IONISANTS 07
RkJQdWJsaXNoZXIy NjQ0NzU=