Rapport de l'ASN 2017

257 Rapport de l’ASN sur l’état de la sûreté nucléaire et de la radioprotection en France en 2017 Chapitre 08  - Le panorama régional de la sûreté nucléaire et de la radioprotection PAYS DE LA LOIRE 1.2 La radioprotection dans le domaine médical Radiothérapie externe Trois changements d’accélérateur de radiothérapie externe ont été enregistrés en 2017. L’évolution dumatériel s’accompagne du développement de nouvelles techniques (stéréotaxie principale- ment) qui entraînent des enjeux nouveaux. Deux des six centres de radiothérapie externe des Pays de la Loire ont été inspectés en 2017. Le management des risques et la mise en œuvre des nouvelles techniques de traitement (stéréotaxie…) ont été véri- fiés de manière approfondie. Comme en 2016, après une phase de consolidation de la démarche qualité, les sites contrôlés sont maintenant résolu- ment engagés dans une phase de management de la qualité et d’amélioration continue. Les objectifs « qualité » sont redéfinis régulièrement par l’instance de gouvernance bien que leur suivi et évaluation restent parfois encore perfectibles. Les risques induits par les nouvelles techniques sont intégrés dans l’analyse des risques a priori, avec la mise en place de nouvelles exigences ou barrières de défense. La désignation de pilotes et d’échéances pour leur mise en œuvre n’est toutefois pas systématique. L’organisation dédiée à la détection et l’analyse des événements indésirables est globalement satisfaisante et contribue à l’évolu- tion de l’analyse des risques. Au total, 7 événements significatifs de radioprotection du patient ont été déclarés à l’ASN et classés au niveau 1 sur l’échelle ASN-SFRO en 2017. Parmi ces événe- ments, 2 d’entre eux concernaient des erreurs lors de la pres- cription médicale, pour lesquels des inspections réactives ont été menées. Plusieurs enseignements communs ont été tirés de ces événements et notamment la difficulté de définir et mettre en place des barrières efficaces pour détecter ce type d’erreur le plus tôt possible. Par ailleurs, un événement concernant un défaut de symétrie du faisceau de traitement lié à une usure prématurée de la cible de l’accélérateur fera l’objet d’un retour d’expérience national au regard de son caractère potentielle- ment générique. Cet événement, ayant concerné une cohorte de patients, a été classé au niveau 1+ sur l’échelle ASN-SFRO. Enfin, les efforts engagés, ces dernières années, en matière de recrutement de radiophysiciens, de dosimétristes et de techni- ciens de mesures physiques permettent à l’ensemble des centres d’assurer, chaque jour, la présence d’aumoins un radiophysicien durant les plages de traitements tout en libérant du temps de radiophysicien pour le déploiement des nouvelles techniques de soins. Toutefois, l’évaluation des besoins en physique médi- cale mérite d’être mieux finalisée par la plupart des centres. Pratiques interventionnelles radioguidées Depuis 2014, le contrôle des pratiques interventionnelles radio- guidées figure parmi les objectifs prioritaires de la division de Nantes 1 . Malgré l’effort réalisé depuis plusieurs années en matière de volume et de priorisation des inspections, la division n’a pas encore inspecté aumoins une fois chaque établissement, l’accent 1 . 62 inspections réalisées dans les régions Bretagne – Pays de la Loire au cours de la période 2014 – 2017, sur un parc de 77 établissements (82 sites). ayant été mis sur le suivi des sites à fort enjeu de radioprotec- tion. Cependant, pour sensibiliser les établissements à la radio- protection et renforcer la logique de priorisation, une enquête a été menée en 2017 auprès des établissements n’ayant jamais été inspectés ainsi qu’auprès de quelques établissements ayant une très faible activité dans ce domaine mais dont les pratiques méritaient néanmoins d’être suivies au regard des constats effec- tués lors de la première inspection. Cette démarche a en outre permis d’actualiser le volume d’activité de ces établissements et d’identifier deux nouveaux sites qui avaient déclaré ne pas exercer des pratiques interventionnelles radioguidées lors de la première enquête. Cet outil a également été utilisé pour affiner le ciblage des inspections inscrites au programme 2018. En 2017, 10 établissements ont été inspectés sur les 40 que compte la région des Pays de la Loire. Il en ressort que la situa- tion en matière de radioprotection reste contrastée. Ainsi, mal- gré l’implication des personnes compétentes en radioprotection généralement forte, leur action souffre souvent d’un manque de pilotage et de suivi institutionnel, ce qui limite l’impact de leurs actions. Parmi ces établissements contrôlés, le CHU d’Angers réalisant des actes à fort enjeu de radioprotection a peu progressé au niveau des blocs opératoires, malgré des inspections régulières de l’ASN et l’implication de son service de radioprotection et de physique médicale. L’inspection programmée en 2018 dans cet établissement permettra de contrôler l’efficacité des mesures d’amélioration de la radioprotection dans les blocs opératoires définies par la direction générale du CHU dans son plan d’ac- tion présenté à l’ASN en janvier 2018. D’une façon générale, la radioprotection des travailleurs est mieux prise en compte que celle des patients, même si les efforts doivent être poursuivis en matière de quantification des doses et de protection du cristallin et des extrémités des professionnels de santé. En matière de radioprotection des patients, la marge de progrès reste significative enmatière de formation des praticiens à la radio- protection des patients et en termes de mise en œuvre effective des démarches d’optimisation, notamment en cas de recours à des prestations externes de physique médicale. La création des groupements hospitaliers de territoire pourrait constituer une opportunité pour mutualiser des fonctions de physique médi- cale et développer la présence effective de physiciens médicaux dans les hôpitaux. Médecine nucléaire Cinq services de médecine nucléaire ont été inspectés en 2017. Ces contrôles ont globalement mis en évidence une amélioration dans la prise en compte des demandes de l’ASN. En matière de radioprotection des travailleurs, l’implication des personnes compétentes en radioprotection et les efforts de for- mation des travailleurs à la radioprotection ainsi que leur suivi médical sont à souligner. Les moyens de suivi dosimétrique des travailleurs sont également satisfaisants, à l’exception du port de la dosimétrie par les médecins nucléaires. La coordination des dispositions de prévention en matière de radioprotection lors de l’intervention d’une entreprise extérieure, notamment avec les sociétés de nettoyage, reste perfectible dans la plupart des centres inspectés.

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